La géographie du tourisme gourmand

Nous tenterons de répondre à la question : le tourisme gourmand se définit-il par un espace géographique qui lui est propre ? Le tourisme gourmand est avant tout une expérience culinaire. . Le tourisme gourmand semble d’ailleurs se pratiquer aussi bien dans un grand restaurant d’une capitale qu’à la...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Gérard Beaudet
Format: Article
Language:fra
Published: Presses de l'Université du Québec 2006-03-01
Series:Téoros
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/teoros/1298
id doaj-177f782fcfff423cba98488344c3fdeb
record_format Article
spelling doaj-177f782fcfff423cba98488344c3fdeb2020-12-08T09:28:21ZfraPresses de l'Université du QuébecTéoros0712-86571923-27052006-03-012511014La géographie du tourisme gourmandGérard BeaudetNous tenterons de répondre à la question : le tourisme gourmand se définit-il par un espace géographique qui lui est propre ? Le tourisme gourmand est avant tout une expérience culinaire. . Le tourisme gourmand semble d’ailleurs se pratiquer aussi bien dans un grand restaurant d’une capitale qu’à la ferme, dans une auberge de village que dans un vignoble, voire dans un abri sommaire au sommet d’une montagne ou sur une péniche. Il n’en reste pas moins que cette diversité des cadres géographiques d’inscription du tourisme gourmand occulte en partie une connotation spatiale de plus en plus répandue qui fait du terroir, sinon le lieu de pratique privilégié du tourisme gourmand, à tout le moins l’aire de provenance des denrées alimentaires qu’il met en œuvre. Il existe plusieurs définitions du terroir. Tantôt associé à une unité physique de taille variable dotée d’un certain potentiel agricole (terroir de fond de vallée, de versant de montagne, de plaine, de butte, etc.), le terme renvoie en d’autres circonstances à un espace aménagé dont les caractères résultent de l’effet combiné du potentiel des sols et des pratiques culturales adoptées par les populations locales (terroir irrigué, en terrasse, viticole, etc.). La géographie du tourisme gourmand est une géographie de l’ambiguïté. Davantage évocatrice que fondatrice, elle s’articulerait pour une bonne part à une instrumentalisation du territoire d’emblée destinée à faire bonne impression chez ceux et celles qui souhaitent faire bonne chère. En mobilisant le concept de terroir, cette instrumentalisation de l’espace vise moins à inscrire les productions dans un cadre géohistorique précis qu’à conférer aux stratégies de marketing qui y prennent appui une certaine caution que peuvent renforcer les certifications destinées à protéger les appellations d’origine.http://journals.openedition.org/teoros/1298géographiegoûtmarketingpositionnementterroir
collection DOAJ
language fra
format Article
sources DOAJ
author Gérard Beaudet
spellingShingle Gérard Beaudet
La géographie du tourisme gourmand
Téoros
géographie
goût
marketing
positionnement
terroir
author_facet Gérard Beaudet
author_sort Gérard Beaudet
title La géographie du tourisme gourmand
title_short La géographie du tourisme gourmand
title_full La géographie du tourisme gourmand
title_fullStr La géographie du tourisme gourmand
title_full_unstemmed La géographie du tourisme gourmand
title_sort la géographie du tourisme gourmand
publisher Presses de l'Université du Québec
series Téoros
issn 0712-8657
1923-2705
publishDate 2006-03-01
description Nous tenterons de répondre à la question : le tourisme gourmand se définit-il par un espace géographique qui lui est propre ? Le tourisme gourmand est avant tout une expérience culinaire. . Le tourisme gourmand semble d’ailleurs se pratiquer aussi bien dans un grand restaurant d’une capitale qu’à la ferme, dans une auberge de village que dans un vignoble, voire dans un abri sommaire au sommet d’une montagne ou sur une péniche. Il n’en reste pas moins que cette diversité des cadres géographiques d’inscription du tourisme gourmand occulte en partie une connotation spatiale de plus en plus répandue qui fait du terroir, sinon le lieu de pratique privilégié du tourisme gourmand, à tout le moins l’aire de provenance des denrées alimentaires qu’il met en œuvre. Il existe plusieurs définitions du terroir. Tantôt associé à une unité physique de taille variable dotée d’un certain potentiel agricole (terroir de fond de vallée, de versant de montagne, de plaine, de butte, etc.), le terme renvoie en d’autres circonstances à un espace aménagé dont les caractères résultent de l’effet combiné du potentiel des sols et des pratiques culturales adoptées par les populations locales (terroir irrigué, en terrasse, viticole, etc.). La géographie du tourisme gourmand est une géographie de l’ambiguïté. Davantage évocatrice que fondatrice, elle s’articulerait pour une bonne part à une instrumentalisation du territoire d’emblée destinée à faire bonne impression chez ceux et celles qui souhaitent faire bonne chère. En mobilisant le concept de terroir, cette instrumentalisation de l’espace vise moins à inscrire les productions dans un cadre géohistorique précis qu’à conférer aux stratégies de marketing qui y prennent appui une certaine caution que peuvent renforcer les certifications destinées à protéger les appellations d’origine.
topic géographie
goût
marketing
positionnement
terroir
url http://journals.openedition.org/teoros/1298
work_keys_str_mv AT gerardbeaudet lageographiedutourismegourmand
_version_ 1724389954514059264