Capire o interpretare (osservazioni su Celan)

La traduction de la poésie de Paul Celan pose la question et le défi de l’incommunicabilité, du moins au premier contact. Michele Ranchetti, qui a publié la traduction de deux recueils des poésies inédites Conseguito silenzio, et Sotto il tiro di presagi (les deux publiés chez Einaudi), décrit les...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Claude Cazalé Bérard
Format: Article
Language:English
Published: Università di Roma Tor Vergata 2007-11-01
Series:Testo & Senso
Online Access:https://testoesenso.it/index.php/testoesenso/article/view/148
Description
Summary:La traduction de la poésie de Paul Celan pose la question et le défi de l’incommunicabilité, du moins au premier contact. Michele Ranchetti, qui a publié la traduction de deux recueils des poésies inédites Conseguito silenzio, et Sotto il tiro di presagi (les deux publiés chez Einaudi), décrit les complexes travaux d’approche qui lui ont permis d’accéder à la compréhension profonde des textes celaniens. Une révélation décisive lui est venue de la lecture des souvenirs d’Ilana Shmueli, évoquant le dernier voyage de Celan en Israël, l’ami retrouvé, les poésies écrites par le poète à son retour à Paris, peu de temps avant sa mort tragique. La lecture de ce texte a non seulement permis au traducteur de replacer les poèmes dans leur contexte existentiel mais aussi d’en saisir le sens caché. Le saisissement a été tel qu’il a éprouvé le désir de rencontrer l’amie de Celan et d’approfondir encore davantage les raisons intimes de l’écriture. Un effet analogue, bien que beaucoup plus limité, découle d’une rencontre entre Peter Szondi – peutêtre le plus grand critique littéraire allemand de la première moitié du siècle passé et Celan : de cette journée est née une fameuse poésie de Celan, très obscure à une première lecture, mais qui s’éclaire avec le témoignage de Szondi. Ce travail de mise en résonnance de documents biographiques et autobiographiques (les lettres) a été poursuivi lors des traductions successives, en particulier à propos de la relation amoureuse et tourmentée avec Ingeborg Bachmann. C’est d’ailleurs Celan luimême qui autorise cette double lecture, en se présentant comme un « poète réaliste », qui tire son inspiration des expériences intensément vécues. L’apport des lettres, dont la parution continue, longtemps après la mort du poète, est en effet capital pour comprendre, la difficulté de ses rapports avec Gisèle, son épouse, son sentiment de plus en plus exacerbé d’être persécuté, et après ses appels à l’aide, certes masqués (Adorno) et la vaine tentative d’obtenir de Heidegger une explication de son adhésion au nazismesa descente irréversible vers le suicide. Claude Cazalé Bérard
ISSN:2036-2293