Summary: | Malgré 200 ans de passé commun, les cultures canadiennes-français et canadiennes anglaises ont gardé chacune leur propre façon d'aborder le monde. Ces différences remontent aux idéologies qui prédominaient en Angleterre et en France à l'époque où l'immigration au Canada a commencé. Ici, les francophones ont continué à développer une perspective collectiviste tandis que les anglophones ont préféré l'individualisme. Les sentiments de puissance et d'importance sont créés par les sociétés individualistes. Par contre, le collectivisme encourage les sentiments d'impuissance face aux pouvoirs plus grands et met l'accent sur l'importance d'être membre du groupe. Se basant sur la théorie de Terry Eagleton à l'égard du lien entre la littérature et l'idéologie, le présent mémoire étudie les tendances idéologiques manifestées dans les ouvrages d'auteurs canadiens-français et canadiens-anglais. Nous examinons trois paires de romans: De l'amour dans la ferraille de Roch Carrier et Roses Are Difficult Here, de W. O. Mitchell, Le premier jardin de Anne Hébert et The Diviners de Margaret Laurence, et finalement T e. Maton de Yves Beauchemin et Headhnnter de Timothy Findley. Nous arrivons à la conclusion qu'en dépit du fait que ces tendances apparaissent dans tous les romans étudiés, celles-ci sont plus évidentes dans les oeuvres les plus anciennes. Les romans canadiens-anglais plus récents commencent à mettre en question la valeur absolue de l'individualisme, tandis que les romans canadiens-français font de même à l'égard de l'idéologie collectiviste. Plutôt que de se faire assimiler par l'autre culture, les deux sont en train de se faire influencer par des forces extérieures. Les mouvements tels que le féminisme et le postmodernisme ont pour effet le nivellement de certains aspects idéologiques.
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