| Summary: | Cette étude porte sur un sous-groupe particulier d'enfants antisociaux: ceux dont les troubles des conduites (TC) persistent. La littérature identifie plusieurs facteurs endogènes et exogènes qui seraient impliqués dans la poursuite des comportements antisociaux. Parmi les voies de recherche contemporaines, l'étude des interactions entre les variables personnelles et familiales apparaît comme une piste prometteuse. Ce projet avance trois hypothèses. Premièrement, les enfants manifestant des TC (DSM-IV, 1994) persistants présentent des traits de tempérament plus difficiles qui les discriminent des enfants antisociaux non persistants. Deuxièmement, les enfants qui ont des TC persistants sont exposés à un environnement familial significativement plus adverses que les enfants antisociaux en rémission. Enfin, la troisième hypothèse postule que l'interaction entre les traits de tempérament difficiles et les indices familiaux adverses expliquent mieux que l'effet principal de chaque élément la variance du phénomène de la persistance des TC.Cette recherche repose sur l'étude FASS portant sur le profil et les trajectoires de service de la clientèle des Centres jeunesse du Québec auprès de 756 familles de quatre régions de la province. Les symptômes TC ont été évalués à deux reprises à une année d'intervalle auprès de 31 garçons (9,8 ans) et auprès de leur parent. Les mesures du tempérament sont issues du Behavioral Style Questionnaire qui évalue neuf aspects du tempérament. Les mesures familiales proviennent principalement de l'Alabama Parenting Questionnaire , de l'Index of Parental Attitude . Un modèle de régression logistique comprenant aussi certaines variables confondantes classiques a été appliqué pour tester les hypothèses. Les résultats infirment les deux hypothèses sur les effets principaux. La troisième hypothèse est confirmée. Le modèle logistique final comporte deux variables significatives: le nombre de symptômes TC au temps 1 et l'interaction entre le niveau de réactivité et la supervision parentale lacunaire. Ces facteurs expliquent 41,4% de la variance de la persistance. Une combinaison entre un niveau de réactivité faible et une mauvaise supervision du parent augmente significativement les probabilités de persistance. Les conclusions de cette recherche mettent l'accent sur la nécessité d'étudier ce phénomène à l'aide de devis respectant la complexité et la nature multifactorielle de la persistance des TC.
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