Summary: | La rapidité des progrès techniques accomplis au lendemain de la 2e guerre dans le secteur agricole du Canada a augmenté considérablement sa productivité. Cet accroissement de productivité, réalisé grâce à une augmentation importante des rendements par unité de production suite à l'adoption de nouvelles techniques de production et à des investissements importants en capital, a eu pour conséquence une augmentation de l'offre de produits agricoles plus rapide que celle de la demande. Cette tendance d'offre excédentaire de l'agriculture canadienne a maintenu les prix des aliments très abordables aux consommateurs mais insuffisants pour permettre une rentabilité acceptable des ressources utilisées dans ce secteur de l'économie. Il en résulte un appauvrissement de la population agricole, phénomène économique et social qu'il a fallu corriger. C'est dans ce sens que furent mis en place différents programmes fédéraux et provinciaux largement soutenus par les agriculteurs. Parmi ces programmes, la réglementation du marché agricole couvre différents aspects de la commercialisation des produits de la ferme et implique la création d'organismes (appelés offices de commercialisation) ayant pour rôle de faciliter l'écoulement des produits, dans certains cas de gérer l'offre par une imposition des quotas de production et même quelques fois de fixer des prix (prix du marché à la ferme ou prix minimaux). "Par contre, on craint sérieusement que la délégation de ces pouvoirs à un groupe, à savoir les producteurs, ne soit restrictive, ne conduise à une augmentation des prix, à une inefficacité de la production, à des difficultés pour les producteurs, et n'aille contre les intérêts de consommateurs."(1) Cependant on ne peut attribuer intégralement toute hausse de prix au producteur à l'établissement des plans conjoints de commercialisation. En, particulier nous pouvons anticiper qu'une hausse du prix des intrants aura un impact sur les coûts de production et les prix de vente. Dans cette recherche, nous nous proposons de mesurer l'impact de la gestion de l'offre du poulet à griller sur l'évolution du prix au producteur. A cet effet nous estimerons un modèle de fonction d'intervention au 1er trimestre 1973 pour évaluer l'impact de la mise en place des offices provinciaux et au 1er trimestre 1979 pour l'office canadien de commercialisation du poulet. De plus nous estimerons un modèle de fonction de transfert décrivant la relation entre le prix de l'extrant et celui du principal intrant de production (le maïs d'élevage). Ainsi nous présenterons au chapitre II la méthodologie utilisée pour l'analyse empirique et au chapitre III les résultats obtenus. Dans un premier temps nous analyserons au chapitre I les raisons qui ont conduit à la mise en place des offices de commercialisation au Canada. Nous présenterons l'évolution des conditions de production dans l'industrie du poulet, nous exposerons les relations théoriques entre le prix d'un intrant et celui de l'extrant et nous décrirons les objectifs et le mode de fonctionnement des offices de commercialisation du poulet à griller. (1) Geoffrey Hiscoks "Théorie et évolution de la règlementation du marché agricole au Canada" Économie agricole au Canada, Vol 7 no 2 page 22.
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