Développement d'un prototype de système d'information pour l'optimisation de la prescription de services diagnostiques dans une unité de soins intensifs: Une approche basée sur la rétroaction et l’autocontrôle

De nos jours, il existe de remarquables applications des technologies de l'information dans le domaine médical. Ces applications sont remarquables parce qu'elles permettent d'augmenter la qualité des soins aux patients en éliminant les contraintes de temps, d'argent ou de distanc...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Ba, Oumar
Other Authors: Buteau, Martin
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 1995
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/8214
Description
Summary:De nos jours, il existe de remarquables applications des technologies de l'information dans le domaine médical. Ces applications sont remarquables parce qu'elles permettent d'augmenter la qualité des soins aux patients en éliminant les contraintes de temps, d'argent ou de distance dans l'exercice de la médecine. Pensons par exemple à des technologies comme la visio-conférence ou les systèmes experts qui permettent aux médecins d'accéder à des connaissances autrement inaccessibles. Malheureusement, ces applications des technologies de l'information demeurent encore restreintes, et bien souvent on ne retrouve que deux types de systèmes informatisés dans le domaine de la santé : les systèmes d'informations médicaux (SIM) et les systèmes d'information et de gestion (SIG). Les SIM ont pour principal objectif de permettre une conservation du dossier médical du patient sous forme électronique, tandis que les SIG ont pour objectif de fournir aux administrateurs un portrait de la situation financière et les informations nécessaires à une prise de décision éclairée. L'objectif de notre étude est de définir les principales caractéristiques d'un nouveau type de système d'information qui lui sera orienté vers le médecin plutôt que vers le patient ou l'administrateur. Nous pensons qu'un système d'information orienté-médecin est un outil indispensable pour une réduction intelligente et significative des dépenses de santé par les médecins qui, ne l'oublions pas, génèrent plus 75% des dépenses de santé. Nous avons choisi de concentrer nos efforts sur l'utilisation des services diagnostiques dans les unités de soins intensifs car déjà en 1988, aux États-Unis, on estimait à plus de 10 milliards de dollars les tests non nécessaires effectués dans les seuls hôpitaux universitaires. Il est difficile d'estimer la part des unité des soins intensifs dans ce "gaspillage" mais on sait que les coûts générés par les unités de soins intensifs représentaient 0.2% du PNB au Canada et 0.8% du PNB aux États-Unis. L'absence de consensus chez les médecins sur les procédures médicales à privilégier et l'organisation de la pratique dans le milieu hospitalier sont les deux principaux facteurs qui nous empêchent de juger de l'efficience des prescriptions des services de santé en général et donc de déterminer, en particulier, l'ampleur d'une éventuelle surutilisation des services diagnostiques. Ces deux facteurs, à eux seuls, empêchent la détermination du niveau d'efficience des services de santé en plus de prévenir la mise en place de stratégies efficaces destinées à améliorer cette efficience. Face à la croissance incontrôlée de la demande pour les services de santé et à la raréfaction des ressources, il devient extrêmement urgent d'améliorer l'efficience du système de santé. Les méthodes traditionnelles de contrôle n'ayant pas produit de résultats significatifs et compte tenu du fait que Chantale Roy [16] a démontré qu'il existait chez les médecins une réelle volonté de s'impliquer dans la gestion des services de santé nous pensons qu'il faut dorénavant axer les stratégies de réduction des coûts sur la mise en oeuvre des principes de l'autocontrôle. L'autocontrôle nécessite l'obtention d'informations pertinentes qui pourront guider les décisions des acteurs de l'organisation (CROY [16] p71) en fonction d'un certain nombre de règles et critères mais aussi en fonction des objectifs à atteindre. Nous avons décidé de fournir aux médecins les informations pertinentes par le biais d'un système d'information pour décideur (SID) parce que nous les percevons comme des décideurs sensibles à l'impact de financier de leurs décisions, des décideurs qui ont besoin d'informations pour être en mesure de prendre des décisions efficientes. Un SID est " un ensemble d'outils conçus pour aider une organisation à faire le suivi de l'état de ses activités courantes, son progrès vers l'atteinte des objectifs, et de la relation entre sa perception de la réalité et les information-clés qui lui sont disponible "[10]. Prenant pour acquis que les SID peuvent par la nature de l'information qu'ils fournissent favoriser l'autocontrôle et donc, dans notre cas, aider le médecin à réduire de façon significative le coût de sa pratique sans en compromettre la qualité, nous avons développé un prototype qui permet au coordonnateur de l'unité des soins intensifs du CHUS d'évaluer l'utilisation des services diagnostiques et lui fournit les informations dont il a besoin afin de sensibiliser ses collègues aux coûts qu'ils génèrent, afin de lui donner les moyens de promouvoir l'autocontrôle. Dans la première partie de ce travail nous allons démontrer qu'il est théoriquement possible de concevoir une stratégie de réduction des coûts basée sur la rétroaction et l'autocontrôle autour des systèmes d'information pour décideur. Pour ce faire, nous allons passer en revue les différentes stratégies de réduction des coûts avant de vous présenter comment une approche basée sur l'intégration des facteurs organisationnels avec les caractéristiques psycho et socioculturels des médecins peut aboutir à la construction d'un SID capable d'aider le médecin à rendre sa pratique plus efficiente. Dans la seconde partie nous vous présenterons les résultats de cette approche avant de nous pencher sur les limites et perspectives de notre recherche.