Summary: | Résumé : En protection de la jeunesse, les enfants ayant des comportements sexuels problématiques (CSP) suscitent l’incompréhension des intervenants et provoquent de l’inquiétude en raison des torts qu’ils peuvent causer. Prenant appui sur un modèle explicatif, cette étude visait à identifier les facteurs qui distinguent les enfants présentant des CSP des autres enfants pris en charge en protection de la jeunesse. Des analyses secondaires ont été réalisées à partir des données de l’Étude d’incidence québécoise de 2008 sur les situations évaluées en protection de la jeunesse. L’échantillon comprenait 1020 enfants ayant fait l’objet d’un signalement retenu et fondé. Les enfants avec CSP (n = 72) ont été comparés aux enfants sans CSP (n = 948) sur un ensemble de variables personnelles et familiales au moyen d’analyses univariées, puis multivariées. Le modèle final de régression logistique révèle que les enfants avec CSP sont plus susceptibles de manifester une variété de problèmes de fonctionnement, d’avoir fait l’objet d’un signalement fondé pour agression sexuelle et d’avoir un parent qui a vécu un placement dans l’enfance. À l’inverse, ils sont moins susceptibles d’avoir fait l’objet d’un signalement fondé pour mauvais traitements psychologiques. La discussion traite de l’implication des résultats pour l’intervention en contexte de protection. === Abstract : Sexual behavior problems (SBP) generate a lack of understanding from child protective services workers and is a source of concern as they can potentially harm children. Based upon an exploratory model, this study aimed to identify the factors differentiating children with SBP from other children cared for by protective services. Secondary analysis were realised with data obtained from the Étude d’incidence québécoise, with a sample of 1020 children aged from 2 to 12 years old and the subject of a substantiated report to the child protective services. Children with SBP (n = 72) were compared to children without SBP (n = 948) on several personal and familial variables using univariate, then multivariate analysis. The final model of the logistic regression reveals that children with SBP are more likely to show a variety of functioning problems, as well as more likely to be reported for sexual abuse and having a parent who has been the subject of a placement episode during his youth. Conversely, they are less likely to be reported for psychological maltreatment. The discussion covers the results implication for psychosocial intervention in a protective services context.
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