Summary: | Actuellement, l'infection au virus de l'immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) est considérée comme une infection chronique contrôlable à moyen et long terme. En effet, l'utilisation appropriée de combinaisons d'antirétroviraux ainsi qu'un suivi du développement de la résistance chez le virus peut diminuer la charge virale pendant des décennies et retarder l'apparition du syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). Cependant, certains de ces médicaments, et tout particulièrement les inhibiteurs de protéase du VIH-1 pénètrent difficilement dans certains organes pouvant servir de réservoirs viraux comme c'est le cas pour le cerveau. Cette limitation favorise la persistance du virus permettant la réapparition rapide d'une forte virémie si les traitements sont interrompus. La réplication du VIH-1 dans le cerveau favorise le développement de déficits cognitifs, comportementaux et moteurs à long terme chez les personnes qui en sont atteintes. L'objectif principal de ce mémoire est de vérifier la possibilité d'utiliser les monocytes comme outil de transport des antirétroviraux sous forme de nanoparticules vers le réservoir du VIH-1 dans le système nerveux central (SNC). Cet objectif est vérifié à l'aide d'une reconstitution de la barrière hématoencéphalique (BHE), où la migration des monocytes chargés de nanoantirétroviraux est évaluée avec une lignée cellulaire monocytoïde, soit les Mono-Mac-1 (MM-1).
Des particules de tailles nanométriques dans lesquelles la ritonavir est encapsulée (nanoRTV) ont été développées afin de faciliter leur chargement à l'intérieur des cellules. Des essais de cytotoxicité ont montré que la ritonavir encapsulée n'était pas plus toxique que la ritonavir seule. Par la suite, la capacité de chargement, de rétention ainsi que de relâchement de nanoRTV ont été mesurés dans le temps avec les cellules MM-1. Les résultats démontrent que les cellules MM-1 sont tout à fait capables de stocker des quantités importantes de ritonavir et de garder près de 40 % de la quantité initialement chargée sur une période de sept jours.
Les essais de migration à travers la BHE reconstituée indiquent que les MM-1 chargées avec la nanoRTV perdent plus de la moitié de leur capacité de migration à travers la BHE en présence de chimiokines. Cependant, la pré-stimulation des cellules à la PGE[indice inférieur 2] avant le chargement des nanoRTV semble rétablir la capacité de la migration à travers cette barrière.
Cette étude est complémentaire à d'autres travaux de recherche visant l'utilisation de cellules comme outil de transport pour la livraison de médicaments à des sites anatomiques ciblés. De plus, nos résultats suggèrent que les monocytes pourraient être des acteurs importants dans ce type de thérapie, étant des cellules avec une forte capacité de migration à travers la BHE.
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