Les déterminants du succès reproducteur des mâles Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) dans un gradient d'intensification agricole

Le succès reproducteur est une des deux composantes fondamentales de la valeur adaptative et il est par conséquent essentiel de le documenter dans les études en écologie évolutive. Chez les espèces socialement monogames, les membres d'un couple social peuvent investir dans la production de jeun...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lessard, Andréanne
Other Authors: Garant, Dany
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2012
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/5757
Description
Summary:Le succès reproducteur est une des deux composantes fondamentales de la valeur adaptative et il est par conséquent essentiel de le documenter dans les études en écologie évolutive. Chez les espèces socialement monogames, les membres d'un couple social peuvent investir dans la production de jeunes hors couple afin d'augmenter leur succès reproducteur. Les femelles peuvent ainsi obtenir nombre de bénéfices directs (i.e. ressources alimentaires) et indirects (i.e. génétiques), mais elles demeurent limitées dans leur nombre total de jeunes produits en raison des contraintes reliés [i.e. reliées] à la production des ovocytes. Les mâles, quant à eux, peuvent augmenter de façon beaucoup plus importante leur succès reproducteur en se reproduisant avec plusieurs femelles puisque la production de spermatozoïdes est virtuellement illimitée. Chez ces espèces, la variance dans le succès reproducteur des mâles est donc généralement plus grande que celle des femelles. Différentes caractéristiques individuelles et environnementales peuvent venir influencer le succès reproducteur des mâles tant au niveau du nombre de jeunes produits au total, dans le couple et hors couple. L'objectif de ma maîtrise est d'identifier les caractéristiques individuelles et environnementales qui déterminent le succès reproducteur des mâles au sein d'une population d'Hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor ) nichant le long d'un gradient d'intensification agricole dans le Sud du Québec. Mes résultats suggèrent, d'abord, une absence de compromis entre le nombre de jeunes dans le couple et hors couple produits par un mâle. Ensuite, j'ai montré que les mâles sans mallophages produisaient plus de jeunes au total, dans le couple et hors couple, et que les mâles ayant des longues ailes et des longs tarses produisaient plus de jeunes hors couple. J'ai aussi observé que les mâles nichant à haute densité de population produisent plus de jeunes hors couple, et que l'effet de la longueur de l'aile sur le nombre de jeunes hors couple est plus important à haute densité, tandis que l'effet de la longueur du tarse n'est décelé qu'à faible densité. Les mâles qui se reproduisent tôt produisent plus de jeunes dans le couple, tandis que ceux qui se reproduisent tard produisent plus de jeunes hors couple. Finalement, j'ai trouvé que les mâles nichant dans les milieux de cultures plus intensives ont un succès reproducteur inférieur aux autres, en raison d'un nombre réduit de jeunes dans le couple. En milieu intensif, la reproduction est donc limitée, suggérant que les femelles pourraient produire des jeunes hors couple afin de maximiser la survie de ceux-ci, ce qui pourrait expliquer ce patron. La sélection intersexuelle et la compétition intrasexuelle pourraient être à l'origine de ces différentes relations mais aussi interagir avec l'environnement. En conclusion, cette étude montre que des relations complexes entre des caractéristiques individuelles et environnementales, notamment en lien avec l'intensité de l'agriculture, peuvent influencer le succès reproducteur. Seule une approche globale telle que celle utilisée dans le cadre de mon projet permet de bien documenter ces différentes relations.