La dynamique de la collaboration entre le personnel enseignant, la direction et les parents dans une école primaire alternative au Québec

Les écoles alternatives comptent à présent 32 écoles au Québec, pourtant peu de recherches scientifiques ont examiné ce type d’écoles et encore moins leur dynamique de collaboration. La présente recherche a pour objet d’explorer et de comprendre comment la dynamique de collaboration se vit entre le...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Zeineddine, Donia
Other Authors: Corriveau, Lise
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2014
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/5416
Description
Summary:Les écoles alternatives comptent à présent 32 écoles au Québec, pourtant peu de recherches scientifiques ont examiné ce type d’écoles et encore moins leur dynamique de collaboration. La présente recherche a pour objet d’explorer et de comprendre comment la dynamique de collaboration se vit entre le personnel enseignant, la direction et les parents dans une école primaire alternative au Québec. Plus spécifiquement, les questions de recherche sont les suivantes : « Quelles sont les pratiques de collaboration entre le personnel enseignant, la direction et les parents dans une école primaire alternative (formes, objets, types)? Quels sont les facteurs qui facilitent et entravent cette collaboration? Et, quel rôle joue chacun des intervenants et intervenantes, notamment la direction, dans la mise en œuvre de la collaboration dans une école primaire alternative?» Au Québec, comme ailleurs, le discours en faveur de la collaboration dans le milieu scolaire est très présent. À cet égard, la dernière réforme du système éducatif québécois a fortement recommandé la collaboration entre les intervenants et intervenantes scolaires afin d’assurer la réussite des élèves tout en fournissant un enseignement adapté à chaque enfant. Malgré les maintes invitations et recommandations, le travail en collaboration dans les écoles régulières fait face à certaines difficultés, d’ordres organisationnel, relationnel et identitaire (Corriveau et al., 2004). Cependant, les écoles alternatives semblent privilégier la collaboration dans leur fonctionnement comme dans les principes annoncés (RÉPAQ, 2005). Prenant en considération cette situation, l’objectif principal de cette étude était d’explorer et comprendre comment la dynamique de la collaboration peut se vivre entre le personnel enseignant, la direction et les parents au sein d’une école primaire alternative au Québec. Plus spécifiquement, nous avons cherché à 1) explorer et décrire les pratiques de collaboration entre le personnel enseignant, la direction et les parents dans une école primaire alternative (formes, objets, types); 2) explorer et décrire les facteurs qui facilitent et entravent cette collaboration; 3) décrire et comprendre le rôle des intervenants et intervenantes, dans la mise en œuvre de la collaboration dans une école primaire alternative. Pour atteindre ces objectifs, nous avons utilisé deux méthodes de collectes de données, l’observation directe de différentes situations dans l’école et les entrevues semi-dirigées auprès 16 répondants et répondantes dont neuf de l’équipe-école et sept des parents. L’analyse de données des observations directes et des transcriptions des entrevues a été faite par le biais des catégories et de sous catégories prédéterminées, et ce, en s’appuyant sur le cadre conceptuel et théorique retenu. Les catégories prédéterminées sont les suivantes : 1. Les pratiques de collaboration (Le Boterf, 2004; Marcel, 2001). 1.1 Les formes de collaboration (Borges 2011; Landry- Cuerrier et Lemerise, 2007) 1.2 Les objets, les types de collaboration (Borges, 2011; Corriveau et al., 2004; Landry - Cuerrier et Lemerise, 2007; Landry s.d. ; Little, 1990; McEwan, 1997;); 2. Les facteurs qui facilitent et entravent la collaboration (Barrère, 2002; Corriveau et al. 2004; Landry-Cuerrier et Lemerise, 2007; Lessard et al., 2009; Larivée, 2003, 2011; Lessard et Tardif 2003; Tardif et Lessard, 1999). 3. Le rôle du personnel enseignant, de la direction et des parents dans la mise en œuvre de la collaboration dans une école primaire alternative québécoise. (Brassard et al., 1986, Brunet et al., 1985; Dumay et Dupriez, 2009; Endrizzi et Tibert, 2012; Epstein, 1996; MÉLS, 2001, 2008, 2009; RÉPAQ, 2005; Royal, 2007). Afin d’explorer, comprendre et décrire les pratiques de la collaboration, nous avons procédé à classifier les définitions de la collaboration des répondants et répondantes selon les types de collaboration retenus. Nous avons identifié la place de la collaboration dans l’école, la correspondance entre les définitions des répondants et répondantes et la collaboration réelle dans l’école, ses finalités et objectifs ainsi que les avantages et les désavantages de la collaboration. En deuxième lieu, nous avons analysé les pratiques de collaboration dans l’école étudiée, les types, les formes et les objets de collaboration. Dans ce cadre, les formes de collaboration présente dans l’école sont la collaboration formelle et informelle. Quant aux types de collaboration, nous avons détecté cinq niveaux présents à l’école soit Niveau 1 : La conversation et l’échange; Niveau 2 : L’aide et l’assistance; Niveau 3 : La mise en commun; Niveau 4 : la coopération et Niveau 5 : la collaboration incluant le partenariat, la coéducation, la cogestion, l’implication des parents et réfléchir sur l’éducation. Or, les objets de collaboration, nous avons distingué trois catégories : les objets d’ordre organisationnel, d’ordre pédagogique et d’ordre professionnel – personnel. Les répondants et répondantes ont ensuite identifié les facteurs facilitant et entravant la collaboration dans l’école répartis en quatre catégories : • Les facteurs liés à l’environnement externe et interne de l’école : la petite taille de l’école, la structure de l’école et la croyance au modèle de l’école. • Les facteurs liés à l’organisation et au contexte : le style de gestion (prise de décisions collectives, partage du pouvoir, solutions communes, etc.), avoir des rencontres formelles (les organisations pédagogiques, les soirées réflexions, les assemblées générales), et des rencontres spontanées, informelles et quotidiennes; avoir des valeurs et des objectifs communs; la présence des parents à l’école, et avoir une direction efficace et agréable et qui défend l’école et avoir des activités scolaires et parascolaires. • Les facteurs liés aux relations interpersonnelles : la bonne communication fréquente, la confiance aux autres, l’aide et le soutien des autres, l’égalité des partenaires et avoir de bonnes relations avec les autres intervenants et intervenantes. • Les facteurs personnels : la disponibilité des intervenants et intervenantes, l’implication de tout le monde, l’ouverture d’esprit et le fait d’avoir choisi l’école. En lien avec les facteurs qui entravent la collaboration, la présente recherche en a fait ressortir plusieurs : • Les facteurs liés à l’environnement externe et interne de l’école : la petite taille de l’école, l’instabilité de l’équipe, une croyance rigide au regard du modèle de l’école. • Les facteurs liés à l’organisation du travail et au contexte : l’incompréhension du modèle, le manque de temps, le style de gestion, avoir une direction à temps partiel et ne pas déterminer le rôle de chacun. • Les facteurs liés aux relations interpersonnelles : le manque de communication et les visions différentes. • Les facteurs personnels : le manque de temps, le manque d’ouverture, la diminution de l’implication des parents à l’école et ne pas être disponible comme personnel enseignant. Quant aux rôles des intervenants et intervenantes œuvrant dans une école primaire alternative, notamment la direction, le personnel enseignant et les parents, les résultats obtenus montrent que les rôles exercés s’accordent avec ceux présentés par le RÉPAQ (réseau des écoles primaires alternatives au Québec) et avec quelques-uns annoncés par le MÉLS. La présente recherche explore la dynamique de la collaboration au sein d’une école primaire alternative contribuant de la sorte à découvrir ces pratiques et de les améliorer. Elle propose également quelques recommandations en lien avec la direction, le personnel enseignant et les parents afin de permettre aux intervenants et intervenantes œuvrant dans une école primaire alternative d’améliorer les pratiques collaboratives dans l’école, de limiter les désavantages du travail en collaboration, de contourner les obstacles et d’identifier les solutions possibles.