Violence intergénérationnelle médiations et contexte relationnel

La question de la violence parent-enfant, qualifiée d'intergénérationnelle est un problème grave et difficile à résoudre. Cette violence outrepasse le cadre familial et ses répercussions sont perceptibles au niveau des relations en société. Les intervenants aux prises avec ce problème recourent...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Paquette, Michèle
Other Authors: [non identifié]
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2006
Online Access:http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/5271
Description
Summary:La question de la violence parent-enfant, qualifiée d'intergénérationnelle est un problème grave et difficile à résoudre. Cette violence outrepasse le cadre familial et ses répercussions sont perceptibles au niveau des relations en société. Les intervenants aux prises avec ce problème recourent principalement à deux formes de médiations permettant d'encadrer et de contenir les effets de ce problème : la médiation légale et la médiation médicale. Si ces formes de médiations se révèlent nécessaires, elles adressent principalement la violence parent-enfant en agissant au niveau de l'individu auquel on attribue la source de cette violence. Cependant, la famille est un système relationnel complexe et un microcosme social. Ces formes de médiations se révèlent toutefois insuffisantes pour aborder cette complexité et la question intergénérationnelle qu'elle soulève. René Girard, dans ses travaux, conclut que la violence est à l'origine un phénomène relationnel. Il qualifie cet aspect relationnel de la violence humaine de mimétique. Ce phénomène lorsqu'il est collectif s'amplifie et conduit à la crise par la désignation de boucs émissaires. Il associe également les rites et les fondements religieux et plus particulièrement ceux de la religion chrétienne comme des médiations possibles quant à la menace de crise collective de la violence humaine. Si Girard nous aide à penser la crise en termes relationnels, la solution qu'il propose, soit un retour à la religion chrétienne, nous limite quant à la pluralité des points de vue en société. Cette conclusion de Girard, nous incite à recourir à d'autres cadres conceptuels pour esquisser de nouvelles pistes de réflexion. Nous proposons celui d'Axel Honneth, issu de la philosophie allemande contemporaine, qui s'est intéressé aux questions identitaires et relationnelles. Sa théorie de la reconnaissance propose un fondement théorique qui révèle l'aspect intersubjectif essentiel au développement de l'être humain. Il existe trois formes principales de reconnaissance, l'amour, le droit et la solidarité. Des manques et des mépris à ces trois formes de reconnaissance entravent la réalisation individuelle de soi. Cette vulnérabilité intersubjective est une exigence éthique dans la façon dont nous nous rendons disponibles à entendre les appels des autres.