Summary: | Dans l'historiographie, le XIXe siècle correspond généralement à la période durant laquelle l'État, imprégné d'une mission civilisatrice envers les Amérindiens, s'est mis à confiner ces derniers dans des réserves pour leur propre bien et à contrôler tous les aspects de leur vie. On en conviendra, dans un contexte de production historique comme celui d'aujourd'hui, cette interprétation ne peut qu'être bienvenue par les Amérindiens, surtout après plusieurs décennies de racisme et d'ethnocentrisme manifesté à leur endroit par bon nombre de chercheurs. Or, depuis quelques années, des chercheurs, peu nombreux, croient que cet état de fait a engendré un climat de rectitude politique dans les études amérindiennes, de sorte qu'il apparaît difficile, aujourd'hui, de rectifier le tir, même si plusieurs indices laissent entrevoir que cet effort serait loin d'être vain. Il demeure donc délicat de proposer une étude qui va à l'encontre d'une image présentant l'État comme un oppresseur des cultures amérindiennes. Néanmoins, dans ce mémoire, nous concentrerons nos efforts à mieux comprendre la politique autochtone au Canada à la fin du XIX e siècle, afin de vérifier si effectivement l'État canadien était véritalement motivé par des considérations assimilationnistes. Pour ce faire, nous avons choisi de revoir les différentes mesures mises en place par Ottawa pour interdire le rituel religieux de la Danse du Soleil dans les Plaines. Notre réflexion sera principalement alimentée par l'analyse de cette prohibition chez les Niitsitapi, qui habitent le sud de l'actuelle province de l'Alberta.
|