La vie de l'esprit chez saint Augustin pour une théorie de la connaissance

Pour saint Augustin, la nature est hiérarchisée en degrés de perfection. Ainsi, la nature qui existe seulement, sans vivre ni comprendre, est devancée par la nature qui non seulement existe, mais vit aussi sans comprendre, comme les bêtes; et, puisque celle-ci est devancée par celle qui tout ensembl...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Grenier, Nathalie
Other Authors: Valevicius, Andrius
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2000
Online Access:http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/5198
Description
Summary:Pour saint Augustin, la nature est hiérarchisée en degrés de perfection. Ainsi, la nature qui existe seulement, sans vivre ni comprendre, est devancée par la nature qui non seulement existe, mais vit aussi sans comprendre, comme les bêtes; et, puisque celle-ci est devancée par celle qui tout ensemble existe, vit et comprend, comme l’esprit raisonnable de l’homme, il faut estimer que, parmi les éléments qui complètent la nature humaine, nous ne pouvons en trouver de plus dominant que celui que nous avons placé en troisième lieu, c’est-à-dire celui de la compréhension. Donc, cette compréhension elle-même, c’est-à-dire la faculté qu’a l’homme de comprendre par la pensée sa propre réalité, fait exister une dimension du réel qui apparaît autrement que celle qui frappe les sens ou la réalité de tout ce qui existe simplement, et cette dimension de la réalité qui est accessible à l’esprit humain est celle de la compréhension des objets du monde. Cependant, comment cette connaissance du monde extérieur et de ses objets peut-elle être au-delà de la vie physique elle-même et créer chez l’humain une autre vie que celle qu’il occupe naturellement? Est-ce que la vie physique humaine est d’abord une vie consciente? Et si elle l’est, comment peut-on actualiser dans le monde physique une activité purement spirituelle? Comment la vie de l’esprit, qui semble être la forme ultime de connaissance chez saint Augustin, prend-elle forme? Essentiellement, voilà les questions auxquelles nous nous sommes proposés de répondre. Aussi, ce qui retient notre attention dans la philosophie de saint Augustin, c’est sa méthode qui prend son départ dans une expérience personnelle et concrète, c’est-à-dire celle du sens commun et non celle d’une métaphysique préconçue. C’est ainsi que la thèse que nous proposons est que la connaissance de la vie physique humaine est en fait un phénomène qui s’effectue essentiellement par l’esprit et c’est pourquoi nous l’appelons la vie de l’esprit. Elle apparaît fondamentalement comme une vie qui, tout en étant physique, s’appréhende principalement par l’esprit.