Summary: | La période de transition entre la gestation et lactation chez la vache laitière est marquée par des changements métaboliques, hormonaux et immunitaires ayant un impact sur l'incidence des infections et des maladies métaboliques. Le but de ce projet était d'induire une production de lait réduite en début de lactation afin d'atténuer le bilan énergétique négatif et les problèmes métaboliques tout en augmentant les fonctions immunitaires. Pour réaliser cet objectif, 22 vaches multipares ont été traites 1 fois par jour ou 2 fois par jour durant la première semaine post-partum. Par la suite, les animaux ont été soumis à deux traites par jour, ce qui correspond à une régie classique d'un troupeau laitier. Des prélèvements sanguins et des isolements de leucocytes ont été réalisés durant la période expérimentale couvrant les 5 semaines avant et 5 semaines après la parturition. Le traitement a permis de réduire la production de lait de 30% durant la semaine suivant le vêlage, par contre après le retour à deux traites par jour la production laitière demeure inférieure de 3.5 Kg de lait par jour. Le projet a permis de mettre en évidence que la parturition induit une augmentation des acides gras non estérifiés (AGNE), du [bêta]-hydroxybutyrate (BHB), de l'urée et de la bilirubine. L'augmentation des AGNE et BHBA sont significativement plus hautes chez les vaches traites 2 fois par jour. Durant cette même période, les concentrations de glucose et de leptine diminuent, mais demeurent supérieure chez les vaches traites 1 fois par jour.La différence entre les deux groupes persiste au-delà de la période de traitement soit jusqu'au jour 14 post-partum pour le BHBA et jusqu'au jour 24 post-partum pour le glucose et les AGNE. Ces paramètres démontrent bien que la réduction de la fréquence de traite induit un moins grand déficit énergétique et une moins grande mobilisation des réserves de gras et des glucides mettant en évidence les bienfaits de notre traitement. Les fonctions immunitaires évaluées ne démontrent pas clairement le phénomène d'immunodépression retrouvé chez les vaches laitières en début de lactation. Donc, en l'absence d'une défaillance immunitaire marquée, il est impossible de conclure quant à l'apport de la fréquence de traite sur ces paramètres. En conclusion, la diminution de la fréquence de traite en début de lactation limite les désordres métaboliques, mais induit une réduction de la production laitière même après le retour à une fréquence normale de 2 traites par jour.
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