Summary: | L'incidence des maladies cardiovasculaires (MCV) dans la population âgée et particulièrement chez les femmes postménopausées en surpoids se montre sans cesse grandissante au fil des années. Cette augmentation de la survenue des MCV serait particulièrement due à une diminution d'oestrogène pendant la ménopause, à une redistribution de la masse grasse au niveau abdominal et à une augmentation de la production des radicaux libres au cours du vieillissement. Bien que les femmes postménopausées utilisent souvent des oestrogènes de synthèse pour soulager les symptômes de la ménopause, plusieurs études prospectives ont montré que la thérapie hormonale de substitution (THS) entraînait également une diminution significative des facteurs de risque des MCV et que des effets synergiques sur l'amélioration du profil lipidique étaient aussi observés lorsque la THS était associée à un programme d'exercices aérobies. Cependant, quelques études longitudinales récemment publiées ont montré que la THS entraînait non seulement une augmentation de l'incidence de cancers, mais aussi que celle-ci augmenterait la survenue d'attaques cardiaques et de maladies coronariennes. Les phytoestrogènes semblent être une alternative intéressante à la THS. En effet, plusieurs études longitudinales et in vitro ont montré que les phytoestrogènes diminuaient l'incidence des MCV en améliorant le profil lipidique et en augmentant la résistance des lipoprotéines de faible densité (LDL) à l'oxydation. Cet effet protecteur des phytoestrogènes à l'égard des LDL semble se faire par l'amélioration de l'activité de l'enzyme paraoxonase 1 (PON1) présente à la surface des lipoprotéines de haute densité (HDL). Ainsi, le but de notre étude est d'évaluer l'effet d'une supplémentation en phytoestrogènes associés à l'exercice physique sur les marqueurs du stress oxydatif et l'activité de la PON1 chez les femmes postménopausées présentant un gain pondéral. Pour ce faire, nous avons recruté des femmes âgées entre 50 et 75 ans que nous avons aléatoirement réparties en deux groupes, 25 femmes dans le groupes phytoestrogènes et 25 femmes dans le groupe placebo. Ces sujets devaient prendre des phytoestrogènes (70 mg/jour d'isoflavones) ou le placebo pendant une période de six mois, puis les deux groupes, en plus de ces suppléments, étaient soumis à des séances d'exercices aérobies pendant six mois additionnels. Des prélèvements sanguins étaient effectués au début de l'étude, après 6 mois et à la fin de la période de suivie (12 mois). Un certain nombre de marqueurs sanguins du stress oxydatif étaient mesurés, notamment l'activité antioxydante totale (AAOT) et résiduelle (AoGap), les diènes conjugués, les dialdéhydes maloniques (MDA), mais aussi la vitamine C, la vitamine E, l'activité paraoxonase et la leptine. Nos résultats montrent une augmentation significative de la vitamine C et de l'activité paraoxonase dans les deux groupes au bout des 12 mois de suivi et également une diminution significative de la vitamine E dans les deux groupes à l'issue de la même période. Aucune variation significative n'a été observée lors du dosage des autres variables. Ces résultats suggèrent que les phytoestrogènes n'ont aucun effet sur l'ensemble des marqueurs du stress oxydatif, mais que les variations significatives obtenues lors des dosages des vitamines C et E ainsi que de l'activité paraoxonase seraient dues à une réponse adaptative de l'organisme au stress induit par l'exercice physique. L'absence d'effets des phytoestrogènes pourrait aussi s'expliquer par le haut niveau d'abandons observé tout au long de l'étude ou encore par le fait que la dose prescrite n'est pas nécessairement suffisante pour avoir une influence positive sur les différentes variables étudiées.
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