Summary: | Les facteurs biomédicaux, tels que la santé maternelle et l'historique obstétrical, n'expliquent pas plus que la moitié des issues défavorables de la grossesse comme la prématurité et le retard de croissance intra-utérine (WILSON et SCHRIRFRIN, 1980). Les récentes études soulèvent que le stress maternel durant la grossesse a un rôle important dans l'issue. Le principal objectif de cette étude est d'évaluer l'impact du stress maternel perçu sur la durée de la grossesse et sur la croissance foetale par le biais d'un modèle psychosocial tout en tenant compte des facteurs biomédicaux. L'hypothèse étant que le stress maternel influence directement la durée de la grossesse et la croissance intra-utérine mais que cette relation est modulée par la présence de facteurs psychosociaux tels que l'estime de soi et le soutien social. Afin de valider notre hypothèse, la présente étude a utilisé une base de données provenant d'une étude antérieure: Étude des déterminants des issues défavorables en Montérégie. Les participantes sont des femmes enceintes de 16 à 20 semaines qui ont voulu répondre à un questionnaire auto-administré lors de leur attente pour une échographie obstétricale de routine dans 9 des 10 hôpitaux de la Montérégie entre novembre 1997 et mai 1998. Au total 2685 femmes ont été approchées par l'équipe de recherche. De ce total, les questionnaires complets de 1602 femmes ont été retenus et compilés. Soixante questions évaluaient l'état de santé maternelle, la grossesse, le score biophysique (âge maternel et l'indice de masse corporelle), la situation socioéconomique, le niveau de stress, l'estime de soi et le soutien social perçu. La présente étude débuta par une recension des écrits portant sur les corrélations entre ces variables. Un modèle théorique qui résume les corrélations soulevées dans la littérature scientifique a été élaboré et les relations causales ont été spécifiées par des flèches. Ensuite, une analyse par pistes causales avec le programme d'équation structurelle Amos 4.0 a été appliquée sur le modèle pour le valider et au sein des 2/3 de l'échantillon. Ce modèle initial a été étayé et simplifié pour ensuite être testé auprès du tiers restant de l'échantillon. Finalement le modèle a été appliqué à l'ensemble de l'échantillon. Seul le score biophysique (IMC et l'âge maternel), un indice composé à partir d'une analyse en composantes principales, a prédit la durée de la grossesse (poids 0.050; p=0.044). Plus précisément, plus l'IMC est élevé moins la durée de grossesse est longue. L'effet du stress perçu sur la durée de la grossesse est non significatif (poids 0.030; p=0.235). Les variables qui expliquent directement la croissance intra-utérine sont: le tabagisme (poids -0.236; p<0.001), le score biophysique (poids 0.129; p<0.001), la santé maternelle (poids -0.053; p=0.031) et l'histoire obstétricale (poids -0.085; p<0.001). Le stress perçu n'influence pas de façon significative la croissance intra-utérine. En conclusion, l'hypothèse selon laquelle la durée de grossesse et la croissance foetale sont influencées par le stress perçu maternel ne s'est pas confirmée."-- Résumé abrégé par UMI.
|