| Summary: | Les activités récréatives dans les zones naturelles, appelées aussi activités de plein air, risquent de créer des impacts négatifs sur le sol, la végétation, la faune et l'eau si elles ne respectent pas la capacité de support du milieu. Le défi repose sur la capacité de mettre en place une planification et une gestion des aires naturelles respectueuses de l'environnement. Un type de gestion consiste en l'élaboration de codes d'éthique environnementale dans le but d'intervenir sur les comportements des visiteurs. Au Québec, l'organisme Aventure Écotourisme du Québec (AÉQ) a amorcé une démarche pour diffuser un programme d'éducation et de sensibilisation sur les bonnes pratiques environnementales en milieu naturel. L'organisme a décidé de s'inspirer du programme américain"Leave No Trace" (LNT). L'objectif de l'étude est de déterminer le degré d'applicabilité des lignes de conduites proposées par le LNT au contexte québécois. Il s'agit de faire ressortir les perceptions d'intervenants dans le domaine du plein air par une cueillette de données en deux temps, soit la réalisation d'un sondage auprès des guides et gestionnaires suivi d'une série d'entrevues auprès d'experts. Le message du programme"Sans trace" (traduction officielle pour le Québec), est de minimiser l'impact des activités de plein air tel qu'évoqué par les énoncés du sondage. Selon les résultats du sondage, le message est perçu positivement de la part de l'ensemble des guides et producteurs. Précisément, sur un total de 91 énoncés décrivant chacun une ligne de conduite, les résultats du sondage révèlent 65 lignes de conduite où au moins 90% des répondants sont en faveur de les appliquer dans leur pratique professionnelle. Pour les 26 autres lignes de conduite, seulement un énoncé provoque une controverse marquante, soit un répondant sur deux qui est en désaccord avec la proposition d'éviter de casser des branches d'un arbre tombé sur le sol. Sinon, les 25 lignes de conduite restantes ont des taux de désaccord variant entre 11 et 38%. Parmi ceux-ci ce sont les énoncés en rapport avec la gestion des déchets humains et des animaux domestiques ainsi que la gestion des papiers hygiéniques qui provoquent les plus haut taux de désaccord. De plus, la présente étude expose les problématiques d'application perçues par les guides et gestionnaires et elles sont corroborées par les experts en entrevue. Les problématiques d'application en lien avec des aspects tels le territoire et le contexte culturel québécois apportent des pistes de solution quant aux adaptations possibles à effectuer dans le cadre du transfert des lignes de conduite du programme américain LNT à la réalité québécoise. Les recommandations qui découlent des opinions exprimées par les guides, les gestionnaires et les experts sont formulées selon deux axes d'interventions. Le premier se réfère au besoin de former les guides, les gestionnaires et les usagers aux facteurs qui causent un impact environnemental et aux moyens pour les minimiser. Il s'agit dans ce contexte d'enrichir les connaissances actuelles en rapport avec la fragilité des écosystèmes québécois et de permettre une appropriation authentique caractérisée par la réalité du contexte culturel et du territoire québécois. Le second axe se réfère à la nécessité de permettre aux adeptes du plein air de développer une conscience et une sensibilité environnementale afin de s'assurer qu'elles posent les gestes concrets en lien avec la préservation du milieu naturel. Le programme LNT possède la structure appropriée pour répondre à ce double défi. Ainsi, la démarche proposée par le"Sans trace" est perçue comme un moyen de faire changer les comportements selon une perspective qui favorise une connaissance du milieu naturel et une capacité de jugement, dont celle-ci repose sur le développement chez l'usager d'une conscience et d'une sensibilité environnementales.
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