La libéralisation commerciale au Togo : impact sur le secteur agricole

Pour lutter contre la pauvreté, la Banque mondiale et d'autres organisations internationales ont proposé aux pays en développement d'adopter une politique de libéralisation commerciale et de renforcer les partenariats et/ou unions économiques. À I'instar des sept (7) autres pays membr...

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Bibliographic Details
Main Author: Aguey, Sêgnon
Other Authors: Savard, Luc
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2008
Online Access:http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/314
Description
Summary:Pour lutter contre la pauvreté, la Banque mondiale et d'autres organisations internationales ont proposé aux pays en développement d'adopter une politique de libéralisation commerciale et de renforcer les partenariats et/ou unions économiques. À I'instar des sept (7) autres pays membres de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Togo a accepté de mettre en application un Tarif Extérieur Commun (TEC) à partir de l'année 2000. Cette réforme de la structure tarifaire togolaise équivaut à une diminution de l'ordre de 2,4% des tarifs douaniers. En raison de cette diminution des tarifs, deux effets importants bien que faibles sont attendus : - une baisse des recettes douanières dont l'incidence sur les finances publiques devrait être négative à cause de la baisse des droits de douanes; - une hausse relative du volume global des exportations qui devrait améliorer la balance commerciale togolaise, favorisant ainsi la diminution de la dette extérieure. Sept années après l'adoption du TEC, le Togo présente une économie qui stagne avec une persistance de la pauvreté. Nous nous sommes donc servi d'un modèle d'équilibre général calculable (MEGCT- 2000) calibré sur des données togolaises de 2000 pour mesurer les réels impacts de la libéralisation commerciale sur l'économie du pays et proposer des alternatives. Cette méthodologie nous a nécessité la construction d'une matrice de comptabilité sociale pour le Togo (MCST-20002). Nous en avons bénéficiée aussi pour faire une description approfondie de données sur la structure de l'économie togolaise. Faute de disponibilité de données d'enquête sur les ménages pour 2000, la matrice ne présente que 4 agents économiques (un groupe de ménages, l'État, les entreprises et le reste du monde). On y trouve par contre 37 branches d'activités dont 30 importent et 29 exportent des biens et/ou services. Deux simulations ont été effectuées : l'adoption du TEC, sans aucune autre nouvelle politique en parallèle, - l'adoption du TEC, augmentée de nouveaux investissements publics pour augmenter la productivité agricole. Les résultats des simulations nous ont permis de conclure qu'une libéralisation commerciale partielle sans un soutien particulier aux secteurs porteurs de croissance dégraderait l'activite économique du Togo. Le secteur agricole, pilier de l'économie togolaise est très vulnérable et nécessite une attention particulière. II faudrait aider les paysans à améliorer leur productivité en se procurant de nouvelles technologies de production et mieux se structurer afin de faire face à la forte concurrence étrangère et ainsi profiter des atouts de la libéralisation partielle du commerce extérieur. Une augmentation des investissements dans le secteur agricole engendrerait une prospérité économique au Togo. Pour atteindre cet objectif le gouvernement aura besoin de l'aide extérieur. Par conséquent, les autorités gouvernementales devraient assurer une stabilité politique et sécuritaire à l'intérieur du pays afin de retrouver la confiance des investisseurs et «renouer» avec les organismes internationaux notamment le FMI, la Banque mondiale et I 'UE.