De la psychanalyse existentielle (L'Être et le néant) à la méthode progressive-régressive (Questions de méthode) ou de Charles Baudelaire à Stéphane Mallarmé une tentative pour l'explication d'une vie

Notre thèse porte sur la genèse de la méthode progressive-régressive chez Jean-Paul Sartre de L'Être et le néant (où il est question de la psychanalyse existentielle) à Questions de méthode en passant par trois biographies d'écrivains: Charles Baudelaire, Jean Genet et Stéphane Malarmé. La...

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Bibliographic Details
Main Author: Giroux, Natacha
Other Authors: Michon, Jacques
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2000
Online Access:http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/2704
Description
Summary:Notre thèse porte sur la genèse de la méthode progressive-régressive chez Jean-Paul Sartre de L'Être et le néant (où il est question de la psychanalyse existentielle) à Questions de méthode en passant par trois biographies d'écrivains: Charles Baudelaire, Jean Genet et Stéphane Malarmé. La méthode existentielle a pour fonction une meilleure compréhension de l'être humain. Pour comprendre tout le parcours de la vie d'un individu, il faut d'abord retracer le moment crucial du choix originel. Le pôle régressif de la méthode est donc directement lié à la facticité (c'est-à-dire le passé d'un individu à l'intérieur d'une époque déterminante), alors que le pôle progressif rejoint tout ce qui a trait à la liberté en action et donc au projet de l'être humain analysé. Sartre a étudié ou peaufiné ou encore appliqué sa méthode à différents écrivains. Et c'est à travers le cheminement complexe de cette méthode que nous finirons par saisir tous les enjeux de la démarche. C'est ce va-et-vient entre régressif et progressif qui nous permettra de mieux comprendre l'être humain, de mieux comprendre Baudelaire, Genet et Mallarmé. Notre recherche nous a amené [i.e. amenés] à croire que l'aspect progressif prend de plus en plus le pas sur le régressif, puisqu'il est lié au projet, à ce que l'être humain fait de ce qu'on a fait de lui. Nous croyons qu'un philosophe de la liberté ne peut pas accorder la prépondérance à la facticité. Bien sûr, Sartre ajoute la dimension sociale, mais sans pour autant donner plus de poids au passé, à la contingence. L'époque, la famille, l'enfance sont nécessaires à la compréhension de l'Homme, mais ce qui demeure essentiel pour Sartre, c'est ce que chaque Homme fait de ce qu'on a fait de lui; comment on reprend à notre compte notre facticité. Nous sommes également arrivée [i.e. arrivés] à la conclusion que les écrivains étudiés par Sartre seraient en quelque sorte interchangeables, parce qu'il les fait entrer dans des moules préconçus, parce que son type de biographie est existentiel et non historique, parce que le sens prédomine sur le fait, mais aussi parce que Sartre se regarde à travers chacun des auteurs analysés.