Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion

Le raisonnement de ce mémoire se déploie dans l'espace insidieux qu'est la prison, et prend la mesure de sa puissance architecturale et de son influence manifeste sur le récit. Organisé sur les principes d'une pensée unique et totalitaire où la surveillance, la négation de l'indi...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Billequey, Marie-Dominique
Other Authors: Hébert, Pierre
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2010
Subjects:
Online Access:http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/2675
id ndltd-usherbrooke.ca-oai-savoirs.usherbrooke.ca-11143-2675
record_format oai_dc
spelling ndltd-usherbrooke.ca-oai-savoirs.usherbrooke.ca-11143-26752016-04-07T05:22:50Z Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion Billequey, Marie-Dominique Hébert, Pierre Évasion Prison Littérature carcérale Panoptique Utopie Espace Transgression Dictature Le raisonnement de ce mémoire se déploie dans l'espace insidieux qu'est la prison, et prend la mesure de sa puissance architecturale et de son influence manifeste sur le récit. Organisé sur les principes d'une pensée unique et totalitaire où la surveillance, la négation de l'individu et le pouvoir hiérarchique en sont les diktats, l'espace carcéral sert d'outil de destruction de la pulsion individuelle. La surveillance omnisciente scrute l'individu pour en extraire la déviance; le collectif agit donc sur l'unique pour anéantir la différence. Parallèlement, les régimes concentrationnaires se sont largement inspirés de l'architecture carcérale - ou est-ce l'inverse? - pour créer une structure sociale omnisciente et asphyxiante qui détruit la figure de l'insoumis et l'individualité au nom d'un bonheur massif . Ce type d'organisation sociale de l'espace où chacun est scruté, aliéné, simplifie les individus, efface leur tempérament, les rend non-humains, pour former une sorte de masse informe, incapable de confronter ou de combattre une autorité. Ainsi, le discours ne pourra jamais atteindre la narration et demeurera descriptif et anticipé, car n'est-ce pas la différence , le déséquilibre qui fait le récit ? Dès lors, si l'architecture panoptique, voire utopique, rend impossible le déséquilibre et bloque l'accès à l'axe du désir du schéma de Greimas, force est de constater qu'aucune histoire n'existera, aucun trajet narratif, d'un point A à un point B, ne sera possible. L'utopie de la construction carcérale serait a-narrative; la transgression permettrait l'histoire et la figure de l'évadé prendra alors toute son importance narrative. 2010 Mémoire http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/2675 fre © Marie-Dominique Billequey Université de Sherbrooke
collection NDLTD
language French
sources NDLTD
topic Évasion
Prison
Littérature carcérale
Panoptique
Utopie
Espace
Transgression
Dictature
spellingShingle Évasion
Prison
Littérature carcérale
Panoptique
Utopie
Espace
Transgression
Dictature
Billequey, Marie-Dominique
Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion
description Le raisonnement de ce mémoire se déploie dans l'espace insidieux qu'est la prison, et prend la mesure de sa puissance architecturale et de son influence manifeste sur le récit. Organisé sur les principes d'une pensée unique et totalitaire où la surveillance, la négation de l'individu et le pouvoir hiérarchique en sont les diktats, l'espace carcéral sert d'outil de destruction de la pulsion individuelle. La surveillance omnisciente scrute l'individu pour en extraire la déviance; le collectif agit donc sur l'unique pour anéantir la différence. Parallèlement, les régimes concentrationnaires se sont largement inspirés de l'architecture carcérale - ou est-ce l'inverse? - pour créer une structure sociale omnisciente et asphyxiante qui détruit la figure de l'insoumis et l'individualité au nom d'un bonheur massif . Ce type d'organisation sociale de l'espace où chacun est scruté, aliéné, simplifie les individus, efface leur tempérament, les rend non-humains, pour former une sorte de masse informe, incapable de confronter ou de combattre une autorité. Ainsi, le discours ne pourra jamais atteindre la narration et demeurera descriptif et anticipé, car n'est-ce pas la différence , le déséquilibre qui fait le récit ? Dès lors, si l'architecture panoptique, voire utopique, rend impossible le déséquilibre et bloque l'accès à l'axe du désir du schéma de Greimas, force est de constater qu'aucune histoire n'existera, aucun trajet narratif, d'un point A à un point B, ne sera possible. L'utopie de la construction carcérale serait a-narrative; la transgression permettrait l'histoire et la figure de l'évadé prendra alors toute son importance narrative.
author2 Hébert, Pierre
author_facet Hébert, Pierre
Billequey, Marie-Dominique
author Billequey, Marie-Dominique
author_sort Billequey, Marie-Dominique
title Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion
title_short Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion
title_full Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion
title_fullStr Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion
title_full_unstemmed Les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion
title_sort les fuyards font les histoires : l'architecture utopique renversée comme modèle structural du récit d'évasion
publisher Université de Sherbrooke
publishDate 2010
url http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/2675
work_keys_str_mv AT billequeymariedominique lesfuyardsfontleshistoireslarchitectureutopiquerenverseecommemodelestructuraldurecitdevasion
_version_ 1718217127638335488