Les besoins des aînés en matière de sécurité dans les espaces publics de la ville de Sherbrooke

• Main Author: Quevillon, Lorraine
• Other Authors: [non identifié]
• Language: French
• Published: Université de Sherbrooke 2006
• Online Access: http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/2514

Ce mémoire de recherche est en lien avec le comité de travail de Sherbrooke Ville en santé visant à renforcer la sécurité des aînés. Afin d'y parvenir, la participation de la communauté, dont les aînés, est importante. Cependant, les citoyens âgés, qui sont en fait les premiers concernés, ont été peu consultés par ce comité. Cette recherche qualitative vise donc à améliorer les connaissances sur les besoins des aînés en matière de sécurité dans les espaces publics de la ville de Sherbrooke. De plus, elle a comme but d'informer ce comité de travail sur les propos des aînés et tenter d'orienter leurs actions futures en lien avec les points de vue exprimés. En fait, la sécurité est un état où les dangers pouvant provoquer des dommages (physiques, psychologiques, matériels) sont contrôlés de façon à préserver la santé et le bien-être de la population. Elle est liée aux dangers et aux peurs (crimes et accidents). Cette étude exploratoire qualitative poursuit deux objectifs spécifiques soit explorer le sentiment de sécurité des aînés et les facteurs qui lui sont associés, ainsi que soulever des pistes d'action possibles afin d'améliorer leur sécurité. L'échantillon (n=61) est composé d'aînés de 60 ans et plus recrutés, pour la plupart, par des responsables de groupes d'aînés de chacun des six arrondissements de la ville de Sherbrooke. Six entrevues de groupe (une par arrondissement) d'environ dix participants ont été réalisées. L'analyse de contenu des résultats révèle que le sentiment de sécurité est relié au fait de ne pas avoir peur, à un sentiment de bien-être général et à une liberté d'agir. Les facteurs ii influençant le sentiment de sécurité se rapportent aux caractéristiques individuelles, à l'environnement social ou à l'environnement physique. Le fait d'être âgé, associé à une diminution de capacités ainsi que les traits de personnalité sont mentionnés. Certains groupes contribuent à insécuriser les aînés dont les jeunes, les personnes demandant de l'argent et les étrangers. Les relations que les aînés entretiennent avec leurs voisins ainsi que leur vision des services policiers influencent aussi leur sentiment de sécurité. Ils se sentent moins en sécurité le soir et lorsqu'ils se promènent seuls. Plusieurs événements négatifs en lien avec les jeunes, les incivilités ou la criminalité sont soulevés et certains endroits sont identifiés comme étant plus à risque. Des éléments inadéquats de l'environnement physique dont les feux pour piétons, l'éclairage, les trottoirs et le comportement des automobilistes contribuent aussi à les insécuriser. Des actions variées sont proposées par les participants ciblant les aînés, les jeunes et la communauté. Les participants suggèrent aussi d'améliorer les services policiers et souhaiteraient que les autorités agissent davantage en fonction de leurs besoins. Des endroits problématiques précis reliés à l'environnement physique sont aussi identifiés. Cette étude a des retombées aussi bien scientifiques que pratiques. En plus de contribuer à l'avancement des connaissances, elle a permis de sensibiliser plusieurs acteurs du milieu au fait que la sécurité des aînés est une préoccupation pour ces derniers et que des actions, dont celles suggérées par les aînés eux-mêmes, mériteraient d'être posées et considérées dans le développement de politiques internes. Le lien entre les relations intergénérationnelles et le sentiment d'insécurité mérite d'être davantage exploré dans les recherches futures portant sur la sécurité des aînés.