| Summary: | Cette recherche de type qualitative se veut une exploration du discours des intervenants en travail social autour du concept: le social . L'analyse du discours des travailleurs sociaux, face au social fait suite au présumé courant"d'individualisation" qui s'accentue à l'intérieur de notre société. Il semble que ce courant d'individualisation se transpose au sein de la profession du travail social. Il s'agirait d'une tendance où les interventions sont concentrées sur l'individu en difficulté et où l'on accorde peu d'attention ou d'importance aux aspects sociaux des problèmes. Ce type d'intervention soulève certaines préoccupations pour une profession comme le travail social, où l'on a toujours voulu préserver le vocable"social" dans ses définitions et fonctions. Si le social agit comme fondement aux yeux des travailleurs sociaux au sein de leur profession, comment se manifeste-t-il à l'intérieur de leurs pratiques? La première partie de cette recherche pose un regard historique sur les différentes pratiques en travail social selon les époques au sein de la société québécoise. Nous obtenons par cette démarche une rétrospective et un bon aperçu de l'évolution du social . Dans un deuxième temps, notre recherche terrain permet d'avoir accès au discours des travailleurs sociaux qui pratiquent toujours et de cerner les aspects et la place qu'occupe le social chez ces professionnels d'aujourd'hui. Ainsi, non seulement nous obtenons un portrait du social d'aujourd'hui mais aussi nous sommes en mesure de situer ce concept sur un continuum espace/temps. Par la suite une analyse plus détaillée de ce social d'aujourd'hui est possible grâce à un cadre théorique élaboré sur trois axes ayant chacun deux pôles en tensions. Le premier axe est composé des pôles ontologique et stratégique, le second des pôles insertion et intégration tandis que le troisième axe comporte les pôles adaptation et changement . Globalement, il en ressort que le social demeure encore significatif pour les travailleurs sociaux. Cependant, ils ont l'impression d'intervenir que sur une portion du social en se concentrant sur un processus de réinsertion et d'adaptation, au détriment d'une démarche menant à des changements sociaux en profondeur. Il en résulte une forme de regret et de la déception, qui selon eux, n'ont plus la chance de"faire vraiment du social", avec le sentiment de s'éloigner de plus en plus d'un des fondements de leur profession.
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