Summary: | Ce mémoire de maîtrise se divise en trois parties : une étude critique, un texte de création et une autoréflexion. Le premier volet, « La stratégie autofictionnelle de Chloé Delaume », s’intéresse à la pratique d’écriture de Delaume au moyen de trois œuvres : l’autofiction « Dans ma maison sous terre » (2009) et les essais « S’écrire mode d’emploi » (2008) et « La règle du Je » (2010). L’écrivaine préconise une autofiction « expérimentale » grâce à laquelle elle provoque des faits et prend le contrôle de son récit. Longtemps écrite par d’autres, l’auteure-narratrice cherche à se réapproprier son identité et à reconstruire son « Moi saccagé ». Le texte se donne à voir comme un espace privilégié au sein duquel Delaume s’éprouve et se transforme à l’aide des mots et du pouvoir qu’ils ont sur le réel. Le deuxième volet, « Rose cochon », est une autofiction mettant en scène une jeune femme de trente ans, Isabelle, qui entreprend de se connaître par l’écriture. Le texte explore les thèmes de la solitude, de l’enfance, de l’amour et témoigne d’un rapport à soi et au monde problématique. « Rose cochon », tel que développé dans le troisième volet, s’inscrit dans la foulée des recherches menées sur Chloé Delaume. L’auteure-narratrice choisit de prendre la parole à travers un récit autofictionnel constitué, comme chez Delaume, d’une tension entre un sentiment tragique et une manière ludique de l’exprimer. Isabelle est un sujet souffrant qui s'allie le langage à la fois pour se cacher et pour se montrer. Ainsi, dans les trois parties du mémoire, nous voyons apparaître une auteure-narratrice à l’identité vacillante qui tente, par la pratique de l’autofiction, de prendre sa place et de transformer son réel.
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