Summary: | Les travaux présentés dans cette thèse ont d'abord permis de vérifier que les facteurs de croissance apparentés à l'EGF et à l'insuline agissent sur la prolifération cellulaire dans le rein humain et le rein murin en développement. L'utilisation d'un système de culture organotypique sans sérum met en relief le rôle important de l'EGF et du TGF? qui stimulent la synthèse d'ADN dans les cellules néphrogéniques (mésenchyme surtout) chez les deux espèces. Le récepteur d'EGF/TGF? est détecté immunohistochimiquement à la surface des cellules néphrogéniques induites et néo-différenciées. En comparaison, le IGF-1 est un mitogène plus faible bien que son récepteur spécifique soit présent dans les cellules du tissu néphrogénique notamment celles des tubules néo-induits (récepteur plus abondant chez la souris que chez l'humain). En outre, son expression persiste dans les néphrons plus spécialisés. Ensemble, ces données suggèrent que les facteurs de croissance de type EGF induiraient la prolifération intense lors de la tubulogénèse alors que le IGF-1 serait un facteur de progression secondaire et un agent de différenciation des cellules épithéliales néphroniques. Nous évoquons d'autre part la possibilité que l'action biologique de IGF-1 soit contrecarrée en culture par la libération de transporteurs endogènes. De façon surprenante, l'insuline stimule fortement la synthèse d'ADN dans le rein foetal humain en culture (cellules épithéliales et mésenchymateuses) alors que l'hormone n'affecte ce paramètre qu'au stade post-natal chez la souris. Chez l'humain encore, nous observons que l'insuline agit en synergisme avec la transferrine et que leurs effets en culture sont comparables à ceux de combinaisons plus complexes utilisées comme substitut sérique. Le récepteur spécifique de l'insuline est abondant chez l'humain et concentré dans le mésenchyme néphrogénique. Ces faits suggèrent que l'action mitogénique in vitro de l'hormone s'exerce probablement par l'intermédiaire des deux types de récepteurs insuliniques: elle se lie surtout à son récepteur spécifique au niveau du mésenchyme alors qu'elle active plutôt les récepteurs d'IGF-1 dans les cellules épithéliales. Chez la souris, l'expression du récepteur de l'insuline est beaucoup plus tardive (après la naissance) et moins intense ce qui indique que le rôle de l'insuline comme promoteur de la croissance du tissu néphrogénique varie selon l'espèce. La seconde partie des travaux montre que la protéine kinase C est un effecteur intracellulaire essentiel de l'action des facteurs de croissance. L'enzyme est détectée à tous les stades de la métanéphrogénèse chez la souris ainsi que dans le rein foetal humain. De plus, l'isoforme ? est spécifiquement exprimée au sein du tissu néphrogénique et des structures qui en dérivent. Chez la souris, l'activité PKC totale est maximale aux stades initiaux de la formation du rein lorsque la prolifération cellulaire est très intense. Exploitant le modèle humain chez lequel la synthèse d'ADN est fortement stimulée par l'insuline, nous vérifions que l'enzyme est activée en présence de mitogène. Finalement, l'addition de régulateurs kinasiques en culture révèle que l'activité tyrosine kinase associée aux récepteurs agirait coopérativement avec la protéine kinase C pour stimuler la synthèse d'ADN et que la voie dépendant de l'AMP cyclique exercerait un contrôle négatif sur la transmission des signaux mitogéniques. Un modèle d'action des facteurs de croissance sur le contrôle de la tubulogénèse est proposé à la fin de ce travail.
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