Summary: | Notre projet avait pour but d'évaluer l'influence du leucotriène B4 (LTB4) sur l'activité tumoricide des cellules adhérentes du sang périphérique humain. La première partie de notre étude a porté sur l'effet exogène et endogène du LTB4 sur la cytotoxicité in vitro. Les résultats obtenus démontrent que: 1. Les monocytes sont responsables de l'activité cytotoxique obtenue par les cellules adhérentes. Cette activité requiert un temps d'incubation d'au moins dix-huit heures. Elle ne se retrouve pas lors d'un essai cytotoxique d'une durée de quatre heures. 2. Le LTB4 module l'activité cytotoxique des monocytes dirigée contre les cellules cibles K562 et P815. Une augmentation se produit à de faibles concentrations de LTB4 (10-14 à 10-8 M). A forte concentration (10-6 M), ce médiateur supprime la cytolyse. 3. Le leucotriène B4 augmente l'activité cytotoxique alors que les inhibiteurs de la lipoxygénase l'inhibent. L'indométhacine (inhibiteur de la cyclooxygénase) diminue non significativement la cytotoxicité. 4. Le manque ou la non disponibilité de l'ion calcium (inhibition par EDTA et vérapamil à forte concentration) inhibe la çytolyse et affecte l'effet amplificateur du LTB4. Cependant, l'addition exogène de LTB4 corrige l'inhibition causée par "l'absence" de calcium lors de la cytolyse. La seconde partie de nos travaux a porté sur les mécanismes et étapes nécessaires à la cytolyse induite par le LTB4. Nos résultats nous ont permis de déterminer que: 1. Le LTB4 augmente le taux de liaison entre la cellule effectrice (monocytes) et la cellule cible (K562). Cet effet est rapide, observation faite en 30 minutes. 2. Le LTB4 influence également la production de "facteurs toxiques" libérés dans le milieu environnant, facteurs causant la mort de la cellule cible. 3. Parmi ces facteurs, le LTB4 augmente la production de peroxyde d'hydrogène et de TNF? (Tumor Necrosis Factor) par les monocytes, facteurs responsables en partie de la cytolyse des cellules cibles. 4. Aucune détection de protéinases neutres (autres facteurs lytiques), en présence ou en absence de LTB4, n'est décelable dans notre modèle. 5. Les leucotriènes augmentent la production du TNF alors que les inhibiteurs de leur formation l'inhibent. Les produits de la cyclooxygénase (les prostaglandines) suppriment ce facteur, tandis que l'inhibition de leur biosynthèse l'augmente. A partir de ces observations, nous pouvons déduire que: 1. Les monocytes sont capables d'effectuer une cytotoxicité spontanée ou naturelle dirigée contre les cellules cibles de type K562 et P815. 2. Le LTB4 est un stimulus puissant de l'activité tumoricide des monocytes. Son action semble partiellement médiée par l'ion calcique. 3. Le LTB4 affecte la cytolyse en modulant le taux de formation de conjugués. Il induit également la libération de "facteurs toxiques" dans le milieu environnant des cultures monocytaires. Parmi ces facteurs responsables de la mortalité de la cellule cible, le LTB4 augmente la sécrétion de H2O2 et de TNF par les monocytes humains. 4. Finalement, lors de la sécrétion de TNF, il semble exister un équilibre entre les effets immunorégulateurs des produits des deux principales voies du métabolisme de l'acide arachidonique: la cyclooxygénase et la 5-lipoxygénase. Nos résultats suggèrent donc que par son action, le LTB4 peut jouer un rôle important dans le mécanisme de défense de l'hôte contre les cellules néoplasiques.
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