Summary: | Ayant entrepris l'étude du DNA viral synthétisé dans les cellules KB 24 heures après infection par l'adénovirus type 2 (Ad. 2), nous avons pu, à la faveur de la diminution importante qui se produit alors dans les synthèses de DNA cellulaire, isoler, en sus du DNA viral mûr, une nouvelle forme moléculaire du DNA de l'Ad. 2. Ce DNA, que nous avons appelé DNA-R, est incontestablement d'origine virale car il hybride avec le DNA extrait de virions d'Ad. 2 mais pas avec le DNA de cellules KB. Par ailleurs, les constatations suivantes démontrent qu'il s'agit d'un DNA réplicatif. a) Le DNA-R peut être marqué de préférence par de courts pulses de thymidine tritiée. b) La radioactivité du DNA-R peut être chassée dans le DNA mûr par exposition des cellules à la thymidine froide. c) Les caractéristiques de sédimentation du DNA-R sont celles que l'on attendrait pour des molécules linéaires branchées ayant un poids moléculaire compris entre 1 et 2 fois le poids moléculaire du DNA viral mûr. d) Le DNA-R peut être élué d'une colonne de BND-cellulose comme le serait un DNA réplicatif ou partiellement monocaténaire. Après traitement par une nucléase spécifique des DNA monocaténaires le DNA-R est élué tout comme un DNA bicaténaire. e) L'analyse des caractéristiques de sédimentation des produits de dégradation du DNA-R par les nucléases s'accorde avec l'hypothèse que ce DNA représente des molécules linéaires de DNA viral mûr se répliquant unidirectionnellement. f) L'examen au microscope électronique du DNA-R a confirmé les précédentes déductions théoriques en permettant de visualiser, à côté de molécules de DNA mûr, des molécules branchées en Y et de longueur jamais supérieure â celle des molécules mûres. Nous postulons donc que le DNA-R représente des molécules de DNA d'Ad. 2 se répliquant unidirectionnellement et linéairement selon un mécanisme dont rendrait bien compte le modèle classique d'INMAN et SCHNÖS. En même temps que nous parvenions à cette conclusion, d'autres auteurs (SUSSENBACH, 1972 - VAN DER EB, 1973), identifiant et caractérisant les formes réplicatives du DNA de l'adénovirus type 5, proposaient un modèle qui, voisin du nôtre pour certaines caractéristiques, en différait grandement pour d'autres. Nous comparons et critiquons les divers modèles en présence et tentons de proposer une explication qui rendrait compte des différences observées.
|