Summary: | La dégradation des sols en milieu méditerranéen, plus précisément dans le bassin de la Guadalentin en Espagne, est le résultat de plus de 2000 ans de mise en culture et d'exploitation intensive des ressources dans un contexte de climat semi-aride. Afin d'évaluer le niveau de dégradation des sols dans ce secteur, ce travail présente l'hypothèse suivante : la variation de la réponse spectrale des sols et du couvert végétal est une indication du niveau de dégradation des sols, en région semi-aride. Cette recherche comporte deux principaux objectifs : (1) la comparaison entre les bandes d'absorption de la réponse spectrale, quantifiées à l'aide de la courbe-enveloppe et la composition physico-chimique des sols, entre autres le contenu en oxydes de fer, en carbonates et en matière organique et (2) l'application de la méthode de l'algorithme de démixage sur des signatures complexes d'images acquises à l'aide d'un spectroradiomètre imageur terrestre basé sur une caméra CCD à haute résolution spatiale. Les résultats de l'analyse statistique par régression multiple montrent un potentiel des caractéristiques de la bande d'absorption pour la prédiction de la teneur en oxydes de fer et en carbonates. Les variables de l'aire de la bande d'absorption, centrée à 900 nm, et la bande spectrale TM4 expliquent plus de 80% de la variation de la teneur en Fe,03 des échantillons de sol. Quant à la prédiction des carbonates, nous atteignons plus de 90% de la variation expliquée en introduisant les variables de la bande spectrale TM7 et l'indice de coloration 1C3,. Ce travail a permis de mettre en lumière les possibilités d'exploiter les caractéristiques spectrales des bandes d'absorption des oxydes de fer et des carbonates, pour évaluer le niveau de dégradation des sols. Cependant, l'augmentation du nombre d'échantillons, prélevés sur diverses roches mères, nous permettrait de mieux déterminer l'effet de la lithologie sur la réponse spectrale. En ce qui a trait à l'algorithme de démixage, son application sur les images CCD met en évidence l'avantage potentiel de cette méthode sur celle par maximum de vraisemblance dans la classification des signatures complexes. Nous obtenons en effet plus de 80% et 97% de pixels classés avec la première méthode comparativement à 68% et 85% avec la seconde pour les images CCD 1 et CCD 2 respectivement. Toutefois, la précision de l'algorithme de démixage est limitée dans ce travail par l'absence sur la caméra d'une bande spectrale dans le moyen-infrarouge; une telle bande permetttrait de mieux discriminer les surfaces naturelles, en l'occurrence le sol et la végétation grise, et d'en étudier la variation spatiale.
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