Summary: | La comorbidité d’une consommation problématique de psychotropes (CPP) et de symptômes de stress post-traumatique (SSPT) toucherait une personne sur deux dans les centres de réadaptation en dépendance (Woo et Vedelago, 2012). Or, pour certains auteurs, certaines stratégies d’adaptation utilisées par les individus présentant cette double problématique pourraient diminuer le risque de développer et maintenir des difficultés, alors que d’autres stratégies augmenteraient ces mêmes difficultés (Lalonde et Nadeau, 2012). Ce mémoire a pour objectifs a) de décrire et comparer le type et la diversité des stratégies d’adaptation au stress utilisées par les adultes, hommes et femmes, présentant à la fois une CPP et des SSPT et b) d’identifier la présence d’association entre les types de stratégies d’adaptation au stress (recherche de soutien social, fuite/évitement, résolution de problèmes, réévaluation positive) utilisées et les échelles de SSPT (auto-perturbation, stress post-traumatique, externalisation, somatisation) selon le genre tout en contrôlant pour l’âge et le moment de survenue du traumatisme (enfance, âge adulte). Méthodologie. L’échantillon de convenance de la présente étude est composé de 75 adultes (38 hommes et 37 femmes) présentant une consommation problématique de psychotropes, ayant été victimes d’un traumatisme interpersonnel et rapportant des symptômes de stress post-traumatique. Ceux-ci proviennent tous du programme Maître de sa vie offert au Centre de réadaptation Portage-Québec. Le DÉBA-A/D (Tremblay, Rouillard et Sirois, 2001, Tremblay et Blanchette-Martin, 2009), le Trauma Symptoms Inventory-2 (Brière, 2011) et le Ways of coping questionnaire (revised) (Folkman et Lazarus, 1985) sont les instruments de mesure utilisés. Des statistiques descriptives et comparatives bivariées ainsi que des régressions linéaires ont été réalisées pour répondre aux objectifs de l’étude. Résultats. Les résultats obtenus indiquent que les hommes utilisent plus fréquemment que les femmes la stratégie de résolution de problèmes. De plus, lorsqu’ils présentent une forte sévérité de SSPT (auto-perturbation, de stress post-traumatique, externalisation, somatisation), les individus, hommes et femmes, présentant la double problématique utilisent fréquemment la stratégie de fuite/évitement. Inversement, lorsqu’ils présentent une faible sévérité de symptômes d’auto-perturbation et d’externalisation, les hommes et les femmes utilisent fréquemment les stratégies de résolution de problèmes et de réévaluation positive. Le genre n’a démontré aucun effet modérateur. Discussion. La présente étude est l’une des rares dans le domaine de la comorbidité CPP/SSPT à cibler, en proportion égale, des hommes et des femmes provenant d’une population clinique d’adultes ayant tous été victimes d’un traumatisme interpersonnel. À la lumière des résultats obtenus, les interventions auprès de cette clientèle, hommes et femmes, devraient viser à faire diminuer la fréquence d’utilisation de la stratégie de fuite/évitement et augmenter la fréquence d’utilisation des stratégies de résolution de problèmes et de réévaluation positive.
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