La double précarité du combattant (poésie, journal, essai)

Depuis des temps immémoriaux, l'homme est aux prises avec la guerre, celle bien réelle des frontières et celle plus mystérieuse de l'inconscient. Jeune enfant, je fus profondément marqué par l'image du héros, cet être transcendant qui parvient à vaincre les pires ennemis et â détruire...

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Bibliographic Details
Main Author: Marquis, André
Other Authors: Giguère, Richard
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 1989
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/10363
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spelling ndltd-usherbrooke.ca-oai-savoirs.usherbrooke.ca-11143-103632017-04-07T05:36:46Z La double précarité du combattant (poésie, journal, essai) Marquis, André Giguère, Richard Depuis des temps immémoriaux, l'homme est aux prises avec la guerre, celle bien réelle des frontières et celle plus mystérieuse de l'inconscient. Jeune enfant, je fus profondément marqué par l'image du héros, cet être transcendant qui parvient à vaincre les pires ennemis et â détruire les monstres les plus répugnants pour se porter au secours de la belle princesse séquestrée dans un donjon inexpugnable. Mon héros favori était, et demeure, Zorro, qui prenait un plaisir fou â découper un Z sur les vêtements des gardes corrompus qui terrorisaient la population californienne au début du siècle. Dès lors, l'écriture était associée, pour moi, â la vérité et à la justice. Fine lame, Zorro avait aussi le privilège de chevaucher un superbe étalon noir (bête mythique et symbole sexuel) qui accourait au son de sa voix. Ce cheval ne faisait que rendre encore plus mouvementés les combats bien inégaux qu'avait à livrer le grand redresseur de torts. Le masque exerçait aussi un attrait indéniable sur moi, car, comme tous les garçons, je connaissais les limites de ma force et de mon courage dans la vie quotidienne (les araignées en ont d'ailleurs longtemps profité), mais, revêtu du costume magique, l'univers entier bascule et l'impossible semble ê portée de la main. De Zorro à Goldorak, il y a un monde, celui des effets spéciaux, des gadgets, des recettes intergalactiques, mais l'essentiel n'a guère changé, la trame narrative demeure la même, le drame humain se poursuit. Le film La Guerre des étoiles en est le plus éloquent exemple. À la maison de campagne de mes parents, durant les vacances d'été, mes frères et moi construisions des épées de bois, des arcs et des flèches, puis nous partions a l'aventure dans la forêt d'où je revenais toujours en larmes, ayant contre moi les désavantages de l'âge, du poids et de la ruse. J’ai donc rendu les armes plus d'une fois! J'aime répéter que la balafre qui décore ma joue gauche est un vestige de ces combats que j’ai menés, plus souvent qu'autrement, dans mes rêves J'aurais voulu apprendre l'escrime pour jouer dans les films de cape et d'épée, mais l’équitation prenait tout mon temps. 1989 Thèse http://hdl.handle.net/11143/10363 fre © André Marquis Université de Sherbrooke
collection NDLTD
language French
sources NDLTD
description Depuis des temps immémoriaux, l'homme est aux prises avec la guerre, celle bien réelle des frontières et celle plus mystérieuse de l'inconscient. Jeune enfant, je fus profondément marqué par l'image du héros, cet être transcendant qui parvient à vaincre les pires ennemis et â détruire les monstres les plus répugnants pour se porter au secours de la belle princesse séquestrée dans un donjon inexpugnable. Mon héros favori était, et demeure, Zorro, qui prenait un plaisir fou â découper un Z sur les vêtements des gardes corrompus qui terrorisaient la population californienne au début du siècle. Dès lors, l'écriture était associée, pour moi, â la vérité et à la justice. Fine lame, Zorro avait aussi le privilège de chevaucher un superbe étalon noir (bête mythique et symbole sexuel) qui accourait au son de sa voix. Ce cheval ne faisait que rendre encore plus mouvementés les combats bien inégaux qu'avait à livrer le grand redresseur de torts. Le masque exerçait aussi un attrait indéniable sur moi, car, comme tous les garçons, je connaissais les limites de ma force et de mon courage dans la vie quotidienne (les araignées en ont d'ailleurs longtemps profité), mais, revêtu du costume magique, l'univers entier bascule et l'impossible semble ê portée de la main. De Zorro à Goldorak, il y a un monde, celui des effets spéciaux, des gadgets, des recettes intergalactiques, mais l'essentiel n'a guère changé, la trame narrative demeure la même, le drame humain se poursuit. Le film La Guerre des étoiles en est le plus éloquent exemple. À la maison de campagne de mes parents, durant les vacances d'été, mes frères et moi construisions des épées de bois, des arcs et des flèches, puis nous partions a l'aventure dans la forêt d'où je revenais toujours en larmes, ayant contre moi les désavantages de l'âge, du poids et de la ruse. J’ai donc rendu les armes plus d'une fois! J'aime répéter que la balafre qui décore ma joue gauche est un vestige de ces combats que j’ai menés, plus souvent qu'autrement, dans mes rêves J'aurais voulu apprendre l'escrime pour jouer dans les films de cape et d'épée, mais l’équitation prenait tout mon temps.
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