Summary: | Concevoir que là, au texte de la fiction, cette autonomie définitive de langage, se soit mis en jeu tout un appareil de fantasmes. Voir dans Perquisition un désir de plaisir celui plus particulier d'une structure. Au départ, une intention présomptueuse, soit celle de chercher à jouer dans le temps infime qui sépare "l'intention d'un acte" de son "accomplissement". Les exigences de toute écriture romanesque ont, ici aussi, joué de telle sorte que cette "idée" de départ s'est infiniment développée, jusqu'à donner un texte foisonnant, morcelé, "obsessionnel", qui joue autour de la notion de "conscience d'être amoureux ou amoureuse", qui circule dans les pulsions propres à tout rapport de passion. Roman d'amour peut-être, peut-être bien roman policier autour d'un cadavre, mais roman d'une écriture aussi, roman retourné qui cherche à savoir, à décaper ce que peut être le "pouvoir" d'un être sur d'autres êtres "passionnés", ce que cache tout désir de vengeance quand on met à contribution la séduction, sorte d'envoûtement secondaire. Roman de et sur la perversion, car tous les êtres imaginés ici sont "déviants", à divers degrés. Cet aspect du roman reste à mes yeux le plus essentiel car non seulement cette "déviance" peut-elle permettre de caractériser chacun et chacune des protagonistes, mais explique-t-elle à la lettre et parfaitement le rôle-obligé du lecteur ou de la lectrice qui, au fil de la narration, dévie constamment "en dehors", côté", dans une évidente impossibilité de prendre ce roman du point de vue de la linéarité. à travers les dédales d'une histoire qui met en scène une femme en "prises amoureuses" avec deux hommes, le roman passe constamment par un système très serré de réseaux textuels. Chaque réseau sert à "structurer" cette fiction comme autant de pièces définies qui m'ont permis de prendre plaisir au texte. Comme s'il s'agissait là de faire de cette même structure une part active de la fiction.
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