| Summary: | [...] DesRochers, poète et critique déjà renommé au début des années trente, entretient une correspondance avec presque tout le milieu littéraire de son époque : écrivains, journalistes, critiques et éditeurs. Sa correspondance rassemble plus de mille lettres; près du tiers de celles-ci est signée par des femmes. Parmi la jeune génération, certaines, comme Jovette Bernier et Medjé Vézina, ont hélas! écrit peu ou pas de lettres à DesRochers. Fort heureusement, Alice Lemieux, Éva Senécal et Simone Routier ont échangé une correspondance suivie avec lui pendant près de cinq ans, de 1927 à 1936. Ces lettres mettent en lumière les stratégies et les projets de ces trois jeunes débutantes et aident à déterminer leurs positions respectives dans le champ littéraire de l'époque. Chaque correspondance révèle un milieu social, un projet littéraire qu'il est intéressant d'étudier et de comparer. Liées par le contexte socio-économique de leur temps, ces femmes affrontent des difficultés semblables, et bien que leurs solutions diffèrent parfois, elles semblent appartenir à ce que Marcel Fournier appelle une «génération d'artistes ». Comme il le souligne, «les contraintes que doit gérer un artiste, les compromis qu'il doit faire et les stratégies qu'il doit élaborer varient considérablement en fonction même des périodes ou conjonctures pendant lesquelles il entreprend sa carrière artistique ». Le parcours de chaque écrivaine est défini par un ensemble d'éléments comme la date et le lieu de sa naissance, le type de formation qu'elle a reçue, les réseaux d'amis et de relations qu'elle établit, les caractéristiques de son oeuvre, les prix et distinctions obtenus, les activités professionnelles poursuivies parallèlement à l'écriture. Chaque parcours littéraire résulte d'une série de choix personnels effectués dans un éventail de possibilités communes à une même génération. [...]
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