Summary: | Ce n'est guère qu'à partir de 1930 que le roman canadien-français qui s'enrichit alors des oeuvres de Félix-Antoine Savard, Léo-Paul Desrosiers, Ringuet et de Germaine Guèvremont, lesquelles manifestent une qualité formelle jamais égalée jusqu'alors, prend son véritable départ. Non pas que le siècle précédent n'ait été marqué de tentatives, puisque près de deux cents romans furent publiés mais aucun de ces écrits ne réussit à se libérer de ces deux sources d'inspiration largement et uniformément exploitées que sont l’"histoire" et le "terroir". Qu'il soit historique ou paysan, le roman de cette époque est avant tout didactique: par le biais de l'histoire, il insuffle admiration et fierté nationale tandis que la "terre paternelle" est érigée en instrument de salut pour le peuple canadien. Harry Bernard, auteur prolifique puisque de 1924 à 1932 il publie sept ouvrages, s'inscrit dans cette période mais contribue aussi à amorcer, dès les années 30, un tournant dans la littérature canadienne française en cherchant, à l'instar de Robert Choquette, Jean-Charles Harvey et Rex Desmarchais, à renouveler la thématique et l'art du roman. Bien que ses oeuvres manifestent certaines tendances vers le roman psychologique, elles ne réussissent pas, pour autant, à s'illustrer dans les Lettres canadiennes françaises. Publié quinze ans plus tard, soit en 1951, les Jours sont longs, ne devait pas connaître un meilleur sort malgré un effort manifeste pour renouveler thématique et techniques. […]
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