Summary: | Les contes concernant les rites de passage ont toujours eu leur place dans la tradition orale ainsi que dans la littérature. L'histoire du jeune qui doit vivre diverses aventures avant d'atteindre le statut d'adulte demeure très populaire, nous avons qu'à prendre les grands succès du cinéma comme exemples. Quoique ce genre de récit existe depuis le début de la civilisation humaine, c'est surtout depuis le dix-neuvième siècle que le Entwicklungsroman est devenu si important dans la littérature occidentale. Avant le dix-neuvième siècle l'enfant était considéré comme un adulte en miniature, pas tellement différent de ses ainés. C'était Jean-Jacques Rousseau avec ses théories de l'homme naturel qui a prôné l'idée de l'enfant comme homme dans sa nature pure, non corrompu par les effets négatifs de la civilisation. Ainsi a débuté le Culte de l'Enfant et les notions de l'Innocence Originale. Si on se dit que l'enfant arrive au monde innocent et que ce sont ses expériences qui le transforment en adulte amer et attristé, le récit de ses expériences prend une plus grande importance. Alors pour cette raison un des thèmes principaux dans notre littérature est celui des rites de passage. Ce sujet joue beaucoup dans la littérature canadienne du vingtième siècle, phénomène qui ne doit pas nous surprendre si on considère l'histoire de notre pays. L'évolution du Canada se déroule un peu comme l'évolution intellectuelle d'un être humain; de l'état embryonnaire (colonie), à l'enfance (Confédération), pour arriver à la maturité (les expériences du vingtième siècle). Comme dans les autres littératures (américaine, britannique, etc.), nos Entwicklungsromans concernent le passage du jeune d'un état où il est plus ou moins tabula rasa à un état où il est capable de se diriger moralement par lui-même.
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