La figure de Berkeley dans la pensée des lumières : immatérialisme et scepticisme au XVIIIe siècle.

Notre travail doctoral s'articule autour de deux questions: comment la pensée de Berkeley, qui semble en accord avec celle de la majorité des penseurs des Lumières sur un certain nombre de points bien précis (distinction entre qualités premières et secondes, primat de la sensation, nominalisme...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Charles, Sébastien.
Other Authors: Raynor, David
Format: Others
Published: University of Ottawa (Canada) 2009
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/9249
http://dx.doi.org/10.20381/ruor-16219
Description
Summary:Notre travail doctoral s'articule autour de deux questions: comment la pensée de Berkeley, qui semble en accord avec celle de la majorité des penseurs des Lumières sur un certain nombre de points bien précis (distinction entre qualités premières et secondes, primat de la sensation, nominalisme affirmé, etc.), a-t-elle été perçue par ceux-ci comme l'antithèse même de leur projet épistémologique? Pourquoi l'immatérialisme berkeleyen a-t-il été confondu durablement avec une position solipsiste, que l'on qualifiait d'égciiste au XVIIIe siècle, l'égoïsme revenant à se penser seul existant? Très vite, nous nous sommes rendu compte que le traitement de ces deux questions pouvait avoir une répercussion majeure sur l'image que nous nous faisons aujourd'hui des Lumières et qu'il impliquait une relecture d'ensemble du XVIIIe siècle par le biais d'une mise en rapport serrée avec le scepticisme, et plus particulièrement avec l'immatérialisme qui, en tant que perçu comme solipsisme, semblait fournir une clef d'interprétation féconde. Ce qui explique le plan d'ensemble suivi, organisé autour d'une histoire du scepticisme, de la Renaissance au début du XVIIIe siècle, suivie d'une histoire de l'immatérialisme, qui s'échelonne de la première réception de Berkeley (en gros de 1710 à 1730) à la fin du siècle des Lumières, l'Académie de Berlin pour la Prusse et l'Idéologie pour la France marquant la fin de notre enquête. Au terme d'une telle étude, nous pensons être parvenu à faire ressortir dans toute son étendue et sous ses différentes formes le scepticisme des Lumières, qui se construit autour d'un refus du pyrrhonisme absolu qui dénie toute existence au monde extérieur et d'une acceptation du scepticisme comme outil méthodologique permettant aux penseurs des Lumières de construire une science des phénomènes sans doute incertaine, mais néanmoins ayant tous les caractères d'une forte probabilité et sujette à amélioration continuelle. Par là, une autre vision du XVIIIe siècle nous paraît avoir été acquise, sans doute moins flamboyante mais également plus objective.