Conscience et connaissance expérientielle : le rôle des affects dans la progression éthique chez Spinoza.
La double question à la source de ce travail est la suivante: comment le mécanisme du progrès dans la connaissance se déploie-t-il exactement chez Spinoza, et pourquoi ce processus cognitif , relié aux idées qu'on possède, est-il en même temps un processus éthique , relié à la joie et au bon...
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Format: | Others |
Published: |
University of Ottawa (Canada)
2009
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Online Access: | http://hdl.handle.net/10393/6164 http://dx.doi.org/10.20381/ruor-14718 |
Summary: | La double question à la source de ce travail est la suivante: comment le mécanisme du progrès dans la connaissance se déploie-t-il exactement chez Spinoza, et pourquoi ce processus cognitif , relié aux idées qu'on possède, est-il en même temps un processus éthique , relié à la joie et au bonheur? On constate que le champ de l'éthique n'est pas, à proprement parler, celui de la connaissance, mais celui du progrès dans la connaissance, qui s'achève par une conscience supérieure de soi, de Dieu et des choses. Nous avons donc cherché à comprendre précisément ce que la notion de «conscience» recouvrait, savoir, une connaissance d'un état de puissance du sujet, une «connaissance expérientielle» ou affective, et quelle place elle avait dans l'économie du système: celle de moteur du progrès quasi automatique de l'âme humaine.
Chez l'homme, c'est la conscience de soi donnée dans les affects qui permet le progrès éthique, sachant qu'à chaque stade de ce progrès correspond simultanément un degré ontologique de puissance, un degré d'activité dans la connaissance, et un degré de joie. Ontologie, théorie de la connaissance et théorie des affects sont si inextricablement mêlés dans l'éthique de Spinoza qu'il est impossible de rendre compte proprement de celle-ci sans utiliser les trois, ce que nous avons tenté de faire par le plan choisi. Un premier chapitre s'attache à comprendre la causalité à l'oeuvre dans la nature; un deuxième présente la théorie spinoziste de l'âme; un troisième trace les contours d'une ontologie des affects; et un quatrième enfin unifie ces trois dimensions en montrant comment l'affectivité explique à chaque degré de la progression le passage à un degré supérieur.
Au terme de cette étude, nous pensons pouvoir comprendre avec une ampleur plus grande le sens même de l'éthique en même temps que ses bornes. Ni en deçà du progrès (les animaux), ni au-delà (Dieu): l'affectivité concerne l'homme, et c'est l'homme aussi qui est concerné par l'éthique. Car ce sont très précisément les affects qui, à chaque étape de l'existence, guident l'âme jusqu'à la réalisation de sa puissance propre, la faisant ainsi progresser vers la béatitude. |
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