Les frontières de l'international : autonomisation disciplinaire du savoir sur l'international, 1900-1954
L’histoire des Relations internationales, depuis au moins les travaux de Brian Schmidt, étudie l’évolution de cette entreprise intellectuelle en vase clos : ses dynamiques internes et ses enjeux conceptuels sont analysés sous l’angle de la disciplinarité. Il y aurait à travers l’histoire quelque cho...
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Université d'Ottawa / University of Ottawa
2021
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ndltd-uottawa.ca-oai-ruor.uottawa.ca-10393-427522021-09-30T05:23:12Z Les frontières de l'international : autonomisation disciplinaire du savoir sur l'international, 1900-1954 Foucault, Maël Frowd, Philippe Mamadou Autonomisation disciplinaire Internationalisation Relations internationales Historiographie Sociologie des sciences Conférence permanente des Hautes études internationales L’histoire des Relations internationales, depuis au moins les travaux de Brian Schmidt, étudie l’évolution de cette entreprise intellectuelle en vase clos : ses dynamiques internes et ses enjeux conceptuels sont analysés sous l’angle de la disciplinarité. Il y aurait à travers l’histoire quelque chose comme une discipline des Relations internationales. Ce postulat qui affirme a priori l’existence d’une discipline nous ramène immanquablement à la relation qu’elle entretient avec la science politique, et notamment dans sa forme américaine. Le premier chapitre sur la revue de littérature montre l’état des recherches à ce sujet. Or, comment expliquer qu’il ait existé une institution internationale dédiée à l’étude des relations internationales, la CPHÉI, avant son équivalent pour la science politique, l’AISP ? Ce fait historique s’explique sous l’angle de l’autonomisation disciplinaire, c’est-à-dire le processus par lequel les Relations internationales acquièrent graduellement un espace à l’intérieur des sciences sociales. Le deuxième chapitre construit le cadre méthodologique autour de ce concept important. En examinant dans une perspective comparée l’évolution des tendances nationales au sein de quatre pays, l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, le troisième chapitre montre comment le sujet « international » en vient à se développer dans la continuité des disciplines existantes, nommément le droit international, l’économie, la science politique et la sociologie. Si l’état des rapports de force entre ces disciplines varie d’un pays à l’autre jusqu’en 1928, la création de la CPHÉI vise à donner une cohérence disciplinaire au sein des différents pays. Le quatrième chapitre cherche à montrer l’influence de la CPHÉI dans la délimitation des frontières du champ. Cette question est spécifiée au dernier chapitre, consacré aux débats sur l’enseignement des relations internationales, dont l’objectif était de déterminer ce que sont, par définition, les relations internationales. Si la lecture politiste des faits internationaux l’emporte, la CPHÉI, elle, cesse par le fait même d’en constituer le poumon intellectuel, comme si sa fonction avait été remplie, celle de fournir une cohérence disciplinaire. Cette idée, celle voulant que l’internationalisation des Relations internationales constitue la base de son autonomisation disciplinaire, marque l’élément central qui lie la période 1900-1954, cruciale pour comprendre comment la discipline en vient à prendre une certaine forme. 2021-09-28T18:14:41Z 2021-09-28T18:14:41Z 2021-09-28 Thesis http://hdl.handle.net/10393/42752 http://dx.doi.org/10.20381/ruor-26969 fr application/pdf Université d'Ottawa / University of Ottawa |
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L’histoire des Relations internationales, depuis au moins les travaux de Brian Schmidt, étudie l’évolution de cette entreprise intellectuelle en vase clos : ses dynamiques internes et ses enjeux conceptuels sont analysés sous l’angle de la disciplinarité. Il y aurait à travers l’histoire quelque chose comme une discipline des Relations internationales. Ce postulat qui affirme a priori l’existence d’une discipline nous ramène immanquablement à la relation qu’elle entretient avec la science politique, et notamment dans sa forme américaine. Le premier chapitre sur la revue de littérature montre l’état des recherches à ce sujet. Or, comment expliquer qu’il ait existé une institution internationale dédiée à l’étude des relations internationales, la CPHÉI, avant son équivalent pour la science politique, l’AISP ? Ce fait historique s’explique sous l’angle de l’autonomisation disciplinaire, c’est-à-dire le processus par lequel les Relations internationales acquièrent graduellement un espace à l’intérieur des sciences sociales. Le deuxième chapitre construit le cadre méthodologique autour de ce concept important. En examinant dans une perspective comparée l’évolution des tendances nationales au sein de quatre pays, l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, le troisième chapitre montre comment le sujet « international » en vient à se développer dans la continuité des disciplines existantes, nommément le droit international, l’économie, la science politique et la sociologie. Si l’état des rapports de force entre ces disciplines varie d’un pays à l’autre jusqu’en 1928, la création de la CPHÉI vise à donner une cohérence disciplinaire au sein des différents pays. Le quatrième chapitre cherche à montrer l’influence de la CPHÉI dans la délimitation des frontières du champ. Cette question est spécifiée au dernier chapitre, consacré aux débats sur l’enseignement des relations internationales, dont l’objectif était de déterminer ce que sont, par définition, les relations internationales. Si la lecture politiste des faits internationaux l’emporte, la CPHÉI, elle, cesse par le fait même d’en constituer le poumon intellectuel, comme si sa fonction avait été remplie, celle de fournir une cohérence disciplinaire. Cette idée, celle voulant que l’internationalisation des Relations internationales constitue la base de son autonomisation disciplinaire, marque l’élément central qui lie la période 1900-1954, cruciale pour comprendre comment la discipline en vient à prendre une certaine forme. |
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