Les Juifs de la Révolution tranquille : regards d’une minorité religieuse sur le Québec de 1945 à 1976

Durant la période d’après-guerre jusqu’au milieu des années 1970, des changements de fond s’opèrent au sein de la communauté juive québécoise — basée surtout à Montréal —, qui se manifestent dans les domaines démographique, culturel, et institutionnel. Il y a notamment la perte irréversible de la la...

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Bibliographic Details
Main Author: Lacasse, Simon-Pierre
Other Authors: Anctil, Pierre
Format: Others
Language:fr
Published: Université d'Ottawa / University of Ottawa 2020
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/40445
http://dx.doi.org/10.20381/ruor-24678
Description
Summary:Durant la période d’après-guerre jusqu’au milieu des années 1970, des changements de fond s’opèrent au sein de la communauté juive québécoise — basée surtout à Montréal —, qui se manifestent dans les domaines démographique, culturel, et institutionnel. Il y a notamment la perte irréversible de la langue yiddish et la refonte de l’éducation juive, deux enjeux qui évoluent parallèlement à l’ascension des Juifs montréalais dans l’échelle socioéconomique canadienne. En même temps, la collectivité juive du Québec se diversifie suite à l’immigration d’un nombre important de rescapés de l’Holocauste de tendance hassidique et de Juifs marocains francophones de culture sépharade. Dans cette thèse, nous considérons ces phénomènes selon un éclairage nouveau, à la lueur du contexte sociopolitique québécois. Notre hypothèse de base est que les particularités de la communauté juive montréalaise apparaissent sous cette lumière comme étant en partie le produit des débats sociopolitiques québécois et des contacts croissants avec les Québécois d’origine canadienne-française dès le lendemain de la guerre. Nous soutenons que les Juifs québécois se retrouvent dans une situation politique et culturelle unique en Amérique du Nord et au Canada, dont le corollaire est la formation d’une identité juive montréalaise distincte de l’identité juive canadienne et états-unienne. L'Oecuménisme d'après-guerre et les débats de société fondamentaux qui entourent l’expansion de l’État québécois à l’heure de la Révolution tranquille nous offrent un contexte pour analyser le discours médiatique articulé par une minorité religieuse et culturelle qui compte sur une forte complétude institutionnelle au Québec. Le fait de représenter un groupe minoritaire distinct offre aux commentateurs juifs de Montréal une base pour faire valoir la communauté juive en tant que composante légitime de la société québécoise alors que le néonationalisme et le souverainisme québécois se déploient. Plus encore, ce contexte provoque une réflexion distincte relativement à la pérennisation de la vie et de la culture juive au Québec dans un contexte marqué par la promotion du pluralisme civique et l'adoption de la rhétorique politique du multiculturalisme.