L'infusion de la modernité et son art de vivre : Ode à la jeunesse et aux petits cafés de Taipei

Au cœur de la problématique de cette recherche se trouve la question du sentiment de pertinence de l’appartenance des jeunes Taïwanais qui fréquentent et ouvrent les petits cafés de Taipei, autour de l’Université National de Taïwan (NTU) et de l’Université normale nationale de Taïwan (NTNU). En quoi...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Fontaine, Matthieu
Other Authors: Simon, Scott
Language:fr
Published: Université d'Ottawa / University of Ottawa 2018
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/37078
http://dx.doi.org/10.20381/ruor-21350
Description
Summary:Au cœur de la problématique de cette recherche se trouve la question du sentiment de pertinence de l’appartenance des jeunes Taïwanais qui fréquentent et ouvrent les petits cafés de Taipei, autour de l’Université National de Taïwan (NTU) et de l’Université normale nationale de Taïwan (NTNU). En quoi les petits cafés de Taipei sont-ils des foyers pertinents, de modernités, de répit et d’appartenance à Taïwan et au monde, tout comme d’expression des relations affectives et politiques, de la première génération de jeunes Taïwanais à avoir grandi et passé à l’âge adulte sous le régime démocratique instauré dans les années 1990, qui les ouvrent et les fréquentent assidûment ? Ayant vécu toute ma vie entre les frontières de diverses cultures, expliquer d’où je viens moi-même est déjà assez compliqué. D’où mon attrait pour la vocation introspective de l’anthropologie, ainsi que pour le concept subversif de la modernité et sa portée pour la question implicite de ma thèse de maîtrise en anthropologie : suis-je pertinent sans sentiment d’appartenance ? Où donc est ma place dans ce monde ? Mes amis à Taipei ont souvent insisté sur le fait que j’avais sans doute été Taïwanais dans une vie antérieure. Mais, plus important encore, c’était quoi être Taïwanais pour eux ? En atterrissant à Taïwan en 2007, je pensais en outre que la question de leur identité était taboue, après tant d’années de colonisation et de loi martiale. Pourtant, mes amis s’en donnaient à cœur joie dans les innombrables petits cafés autour de leurs universités. Pour mon enquête de terrain entre 2013 et 2014, j’emportai donc ce questionnement, autant personnel que de recherche, dans l’intimité de ces foyers à la fois pratique et confortable, jusque dans les rues du Mouvement des Tournesols. À l’aide de l’observation participante, d’entrevues et d’une analyse de l’histoire du café à Taïwan, j’illustre avec l’assistance de la poésie irrévérencieuse de Charles Baudelaire comment les petits cafés de Taipei sont des foyers de répit social qui à travers l’histoire ont été habités par la modernité de diverses régions du monde, pour éventuellement incarner la modernité de Taïwan. Les jeunes qui aiment fréquenter les petits cafés autour de la NTU et de la NTNU se retrouvent ainsi à l’intérieur de foyers dont le paysage imaginaire est cosmopolite, contribuant à l’aménagement de leur perspective moderne sur le monde, avec laquelle ils interagissent et construisent une nouvelle identité taïwanaise.