Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale

Cette thèse porte sur les figures contemporaines de la « patiente » au sein du système de santé mentale ontarien. Le contexte de désinstitutionnalisation des services de santé mentale ainsi que les transformations au niveau de la normativité sociale servent de trame de fond à cette thèse. Ces change...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Rivest, Marie-Pier
Other Authors: Moreau, Nicolas
Language:fr
Published: Université d'Ottawa / University of Ottawa 2017
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/10393/36998
http://dx.doi.org/10.20381/ruor-21270
id ndltd-uottawa.ca-oai-ruor.uottawa.ca-10393-36998
record_format oai_dc
spelling ndltd-uottawa.ca-oai-ruor.uottawa.ca-10393-369982018-01-05T19:03:12Z Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale Rivest, Marie-Pier Moreau, Nicolas santé mentale psychiatrie travail social désinstitutionnalisation foucault goffman normes sociales Cette thèse porte sur les figures contemporaines de la « patiente » au sein du système de santé mentale ontarien. Le contexte de désinstitutionnalisation des services de santé mentale ainsi que les transformations au niveau de la normativité sociale servent de trame de fond à cette thèse. Ces changements se reflètent dans nos attentes envers les patientes, qui ne doivent plus qu’obéir de manière passive aux professionnelles de la santé, mais doivent plutôt faire preuve d’autonomie, d’initiative et de responsabilité individuelle quant à leur cheminement thérapeutique. Ces normes sociales sont véhiculées par des logiques d’intervention telles que l’empowerment, le rétablissement, et la participation des patientes dans des instances systémiques de l’institution. En d’autres mots, les patientes doivent « s’activer » plus que jamais. C’est précisément sur cette injonction que s’est penchée cette thèse, par le biais d’une ethnographie menée auprès de deux terrains de recherche et inspirée par les travaux de Goffman (1961) sur la carrière morale et Foucault (1975) sur les normes sociales. Le premier terrain, une unité de soins aigus en santé mentale, montre par le biais d’une cartographie de l’espace disciplinaire que l’autonomie à laquelle doivent aspirer les patientes est balisée par des exigences normatives de docilité, d’obéissance et de « collaboration » avec l’équipe traitante. Le second terrain, un comité consultatif de « clientes » d’une institution de santé mentale de troisième ligne, montre que les patientes peuvent maintenant jouer un rôle au sein des politiques de l’institution et investir une « carrière » plus valorisée de patiente. Cependant, celles-ci demeurent parfois reléguées à leur statut de « patiente », leur autonomie se voyant balisée par les objectifs institutionnels. Le comité doit plutôt agir en tant que « relais » de l’institution, notamment par la construction d’un récit d’aveu qui promeut l’image d’une patiente « idéale ». Bref, cette thèse trace les contours de deux figures de la patiente se situant sur un même continuum (activation individuelle et activation collective). Finalement, ce travail montre la prédominance encore aujourd’hui des disciplines, malgré l’omniprésence de discours soi-disant émancipateurs. En fin d’analyse, des pistes de réflexion, d’intervention et de recherche sont proposées afin de mieux répondre aux besoins des personnes ayant un vécu en santé mentale et de limiter les effets potentiellement néfastes des interventions de la relation d’aide. 2017-12-07T15:23:56Z 2017-12-07T15:23:56Z 2017 Thesis http://hdl.handle.net/10393/36998 http://dx.doi.org/10.20381/ruor-21270 fr Université d'Ottawa / University of Ottawa
collection NDLTD
language fr
sources NDLTD
topic santé mentale
psychiatrie
travail social
désinstitutionnalisation
foucault
goffman
normes sociales
spellingShingle santé mentale
psychiatrie
travail social
désinstitutionnalisation
foucault
goffman
normes sociales
Rivest, Marie-Pier
Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale
description Cette thèse porte sur les figures contemporaines de la « patiente » au sein du système de santé mentale ontarien. Le contexte de désinstitutionnalisation des services de santé mentale ainsi que les transformations au niveau de la normativité sociale servent de trame de fond à cette thèse. Ces changements se reflètent dans nos attentes envers les patientes, qui ne doivent plus qu’obéir de manière passive aux professionnelles de la santé, mais doivent plutôt faire preuve d’autonomie, d’initiative et de responsabilité individuelle quant à leur cheminement thérapeutique. Ces normes sociales sont véhiculées par des logiques d’intervention telles que l’empowerment, le rétablissement, et la participation des patientes dans des instances systémiques de l’institution. En d’autres mots, les patientes doivent « s’activer » plus que jamais. C’est précisément sur cette injonction que s’est penchée cette thèse, par le biais d’une ethnographie menée auprès de deux terrains de recherche et inspirée par les travaux de Goffman (1961) sur la carrière morale et Foucault (1975) sur les normes sociales. Le premier terrain, une unité de soins aigus en santé mentale, montre par le biais d’une cartographie de l’espace disciplinaire que l’autonomie à laquelle doivent aspirer les patientes est balisée par des exigences normatives de docilité, d’obéissance et de « collaboration » avec l’équipe traitante. Le second terrain, un comité consultatif de « clientes » d’une institution de santé mentale de troisième ligne, montre que les patientes peuvent maintenant jouer un rôle au sein des politiques de l’institution et investir une « carrière » plus valorisée de patiente. Cependant, celles-ci demeurent parfois reléguées à leur statut de « patiente », leur autonomie se voyant balisée par les objectifs institutionnels. Le comité doit plutôt agir en tant que « relais » de l’institution, notamment par la construction d’un récit d’aveu qui promeut l’image d’une patiente « idéale ». Bref, cette thèse trace les contours de deux figures de la patiente se situant sur un même continuum (activation individuelle et activation collective). Finalement, ce travail montre la prédominance encore aujourd’hui des disciplines, malgré l’omniprésence de discours soi-disant émancipateurs. En fin d’analyse, des pistes de réflexion, d’intervention et de recherche sont proposées afin de mieux répondre aux besoins des personnes ayant un vécu en santé mentale et de limiter les effets potentiellement néfastes des interventions de la relation d’aide.
author2 Moreau, Nicolas
author_facet Moreau, Nicolas
Rivest, Marie-Pier
author Rivest, Marie-Pier
author_sort Rivest, Marie-Pier
title Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale
title_short Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale
title_full Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale
title_fullStr Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale
title_full_unstemmed Être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. Regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale
title_sort être « patiente » aujourd’hui : entre assujettissement normatif et résistances à l’imposition d’une carrière. regards croisés sur des expériences au sein d’institutions contemporaines en santé mentale
publisher Université d'Ottawa / University of Ottawa
publishDate 2017
url http://hdl.handle.net/10393/36998
http://dx.doi.org/10.20381/ruor-21270
work_keys_str_mv AT rivestmariepier etrepatienteaujourdhuientreassujettissementnormatifetresistancesalimpositiondunecarriereregardscroisessurdesexperiencesauseindinstitutionscontemporainesensantementale
_version_ 1718599005420650496