« A touz ceulx qui ces presentes lettres verront » : iconographie et mise en forme d’actes de l’Hôtel-Dieu d’Orléans de 1378 à 1569
Dans leur formule d’appel, les notaires invitent à voir les lettres. En le regardant, on découvre que l’acte regorge de signes qui sont à la fois des outils pratiques et un reflet de la nature officielle et authentique du document. La présente thèse tente de recenser les éléments de mise en forme de...
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Language: | fr |
Published: |
Université d'Ottawa / University of Ottawa
2017
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Online Access: | http://hdl.handle.net/10393/36853 http://dx.doi.org/10.20381/ruor-21125 |
Summary: | Dans leur formule d’appel, les notaires invitent à voir les lettres. En le regardant, on découvre que l’acte regorge de signes qui sont à la fois des outils pratiques et un reflet de la nature officielle et authentique du document. La présente thèse tente de recenser les éléments de mise en forme des actes et de les expliquer à travers une étude de cas sur un fonds d’archives conservé aux Archives départementales du Loiret. Ce fonds comprend les actes pour l’Hôtel-Dieu d’Orléans concernant leurs possessions dans la paroisse Saint-Loup entre 1378 et 1569.
Certains signes visuels sont évidents, comme les initiales ornées, les sceaux et les signatures. Ces deux derniers servent à authentifier le document, mais aussi l’identité derrière cette autorité. La signature, en particulier, comprend des paraphes affichant aux yeux de tous le talent du notaire pour la calligraphie et son appartenance à un groupe puissant. D’autres signes s’insèrent dans le texte comme les marques de ponctuation, mais aussi des traits sans fonction syntaxique et des lettres allongées. En plus de structurer le texte, ces marques, notamment les bouts de ligne et la ponctuation spéciale en fin d’acte, le protègent en limitant les espaces où de l’information pourrait être ajoutée ou modifiée. La ponctuation sans fonction syntaxique (nommée topème) permet le repérage facile des données clés qu’elle précède. Enfin, la mise en forme complète le portrait de l’acte. La taille des caractères, les marges, les réglures, la répartition de l’information sur le recto et le verso ainsi que les plis et le support encadrent et rendent visible à la fois les signes et le texte.
Les signes servent à authentifier le document, à le structurer, à le protéger et aussi à impressionner son lecteur/observateur. Leur étude, combinée à un regard sur les plis et les notes dorsales, amène à questionner le maniement des actes et leur utilisation une fois l’accord couché sur papier. |
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