Le nouveau républicanisme: théorie de la non-domination, égalité et différences
Comment résoudre le problème politique de la coexistence des citoyens ? La question est d’actualité, mais elle ne se prête guère à une réponse simple. Face aux transformations modernes de l’identité démocratique, se pose toujours à la philosophie politique la question de savoir comment, dans une soc...
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Format: | Others |
Language: | fr |
Published: |
Université d'Ottawa / University of Ottawa
2016
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Online Access: | http://hdl.handle.net/10393/35290 http://dx.doi.org/10.20381/ruor-248 |
Summary: | Comment résoudre le problème politique de la coexistence des citoyens ? La question est d’actualité, mais elle ne se prête guère à une réponse simple. Face aux transformations modernes de l’identité démocratique, se pose toujours à la philosophie politique la question de savoir comment, dans une société « bien ordonnée » vivante, prendre en compte et en charge la diversité, c’est-à-dire la différence, sans pour autant nuire à l’idéal du respect des droits individuels. Deux modèles de gouvernement du fait diversitaire et des modes de vie sont examinés pour tenter d’y répondre : celui du multiculturalisme libéral, celui du républicanisme. Peuvent-ils s’articuler et à quelles conditions ? Peuvent-ils se suffire à eux-mêmes ?
Le but de ce travail, ni anti-multiculturaliste ni anti-républicain, consiste à analyser par le biais de la philosophie néo-républicaine, qui révèle, à nos yeux, une « philosophie politique originale », la cohérence et la logique des arguments soutenus par les différents penseurs de ces modèles. Ainsi nous employons-nous à développer une position intermédiaire et synthétique qui remet en cause les points de vue opposés l’un à l’autre, soulignant les écueils de chacun. Nous démontrons que le potentiel conceptuel du néo-républicanisme permet à la philosophie politique de dépasser en conciliant, dans un point d’ancrage unique exprimant un même idéal : celui de non-domination dans la relation à l’Autre et aux institutions de gouvernement, la normativité collective du multiculturalisme et les impératifs centraux d’égalité et de liberté individuelle comme autonomie rationnelle du républicanisme.
Selon nous, les valeurs fondamentales que s’efforcent de promouvoir les sociétés modernes multiculturalistes ne peuvent strictement être réductibles à leurs manières respectives d’aborder les processus d’affirmation identitaire. Mais elles devraient irrémédiablement, pour être admises par tous, revêtir le sceau de l’universel et être traductibles dans une valeur humaine d’importance que nous avons de bonnes raisons d’adopter, malgré nos différences : l’idiome de non-domination, idéal transculturel et transcontextuel qui transcende les particularismes, gage de stabilité et d’union sociales.
Parce qu’elle déculturalise les traits d’appartenance pour une conception résolument universaliste de la liberté humaine, la théorie de la non-domination ménage un avenir commun pour tous les citoyens, quels que soient leurs appartenances et traits culturels, et assure à chacun les mêmes chances de liberté et d’égalité ; elle permet à chacun d’être considéré comme un « être moral » d’égale valeur et d’accéder au rang de personne libre. C’est pourquoi nous défendons l’idée-force que les individus porteurs d’identités multiples ne peuvent bénéficier d’une véritable autonomie-indépendance, dans le contexte des sociétés modernes et marchandes, au pluralisme marqué, que s’ils sont immunisés contre le pouvoir ou jugement arbitraire d’autres personnes, et jouissent d’un statut égal. Comment alors assurer cette égalité ?
C’est tout l’enjeu de cette thèse, qui examine la philosophie multiculturaliste du « droit à la différence » et ses implications à la lumière du républicanisme de la non-domination. |
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