Summary: | Le suivi des transformations du mélange boues de lagunage-paille pendant le compostage par différents paramètres physico-chimiques et d'humification et par spectroscopie FTIR permet de caractériser la maturité du compost final. Bien que les teneurs en éléments traces métalliques (Cu, Zn, Pb, Ni...) soient faibles et que moins de 2 % soient potentiellement biodisponibles, la spéciation métallique varie peu lors du compostage, la fraction disponible de tous les métaux (sauf Ni) tendant à diminuer passant sous des formes résistantes (sulfures, carbonates et organiques). Le suivi des polluants organiques prioritaires a montré que parmi les 6 phthalates étudiés, le DEHP est le plus abondant et sa biodégradation suit une cinétique de premier ordre conformément aux voies de métabolisation. Pour les 16 HAP prioritaires, la biodégradation est favorisée dans la phase de stabilisation principalement pour les HAP légers. Dans la phase de maturation, la disparition des HAP les plus lourds semble être liée à une polycondensation oxydative de leurs métabolites avec les structures humiques. La caractérisation structurelle des substances humiques lors du compostage par analyses élémentaires, spectroscopiques et chromatographiques révèle la présence de deux sous fractions, une prédominante à grand poids moléculaire comportant des structures aromatiques très polycondensées liées à des chaînes aliphatiques périphériques, l'autre de faible poids moléculaire constituée de structures aromatiques moins polycondensées et riches en groupements fonctionnels. La maturation est reliée à une augmentation du degré d'aromaticité et de polycondensation due à la formation de liaisons éther pour les acides humiques tandis que les structures aliphatiques oxygénées et polyamines stables sont préservées pour les acides fulviques. L'étude par TMAH/GC/MS démontre que la néoformation des acides humiques est principalement liée à une autopolycondensation d'acides polyphénoliques C6-C1 originaires de l'oxydation de la lignine ou néo-synthètisés par les micro-organismes. Les acides fulviques seraient néo-formés plutôt par recombinaison des hydroquinones avec des structures polyamines.
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