Summary: | Les déchets d’origine kératinique, présents dans de nombreux secteurs, ne connaissent à ce jour que peu de voie de valorisation. Par ailleurs, la situation économique actuelle du textile dans les pays industrialisés, et plus particulièrement en France, incite au développement technologique pour accroître la compétitivité des entreprises. De ces états de fait, il est envisagé d’étudier une voie de valorisation des déchets d’origine kératinique par transformation thermo-mécano-chimique en vue de l’obtention d’un filament artificiel continu. Cette première étude utilise comme matière kératinique de référence la laine. Après une analyse théorique des différents points du sujet, nous avons abordé cette étude sous trois angles différents. L’étude de la transformation thermo-mécanique de la laine montre qu’il est possible de la plastifier, par extrusion bi-vis ou par thermo-compression. Une ouverture vers l’utilisation des techniques de mises en forme des polymères usuels pour l’obtention d’articles moulés à partir de laine est alors proposée. Des essais de transposition du procédé Lyocell à la laine sont ensuite menés. L’objectif est de solubiliser la laine dans le N-oxyde de N-méthylmorpholine (NMMO), pour obtenir une solution filable et régénérable. La solubilisation de la laine par le NMMO en réacteur est atteinte au prix d’une décomposition du solvant entraînant une dégradation de la laine. En extrusion, aucune solubilisation n’a pu être obtenue. Par transformation chimique de la laine par réduction (à l’acide thioglycollique) et oxydation (à l’acide peracétique) des ponts disulfures, des granulés thermoformables sont obtenus. Dans le cas de la réduction le procédé est difficilement maîtrisable, mais dans celui de l’oxydation, il est possible de traiter jusqu’à 500g de matière. Le filage de la laine oxydée régénérée ainsi obtenue en présence de plastifiant a été entrepris par extrusion. Des filaments continus ont alors pu être réalisés et caractérisés.
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