Summary: | Ce mémoire propose une analyse de la théorie de la volonté en relation avec le mal dans la
pensée de Thomas d’Aquin. Le mal est une privation d’être et l’être est identique au bien.
La volonté est une forme intellectuelle d’appétit, ainsi que la gouvernante des puissances
inférieures, mais aussi de la raison qui est à la fois son principe. L’appétit est un
mouvement vers ce qui est le bien d’une nature, il est donc difficile d’accepter que la
volonté puisse élire son contraire qui est le mal. La thèse de Platon selon laquelle le mal
n’est désiré que par ignorance est écartée, puisque le propos de Thomas est d’expliquer le
consentement en faveur du mal connu. Or, si le mal peut être voulu, on ne peut le vouloir
sans le référer au bien. Ainsi, le libre arbitre, bien qu’ayant Dieu pour principe, est le
principe du premier mauvais choix. La compréhension de la problématique passe par la
division de ce qui appartient à l’extérieur de la volonté et ensuite à l’intérieur. De soi, un
acte extérieur peut être immoral, comme le vol, mais la volonté d’une intention bonne qui
choisit cet acte devient mauvaise, bien qu’elle garde le mérite de sa bonne intention. Son
choix mauvais est parfois dû à une certaine ignorance, mais, puisque nous n’ignorons pas
toujours le mal, il faut attribuer une faiblesse à la volonté, car elle n’accomplit pas
pleinement sa nature. Quand elle répète ses actes de faiblesse à l’égard du mal, elle se
dispose à accueillir l’habitus de la malice, et alors elle cherche d’elle-même le mal. Aucun
de ces principes, cependant, ne peut s’appliquer à l’homme originel ni au diable. Ceux-ci
n’auront pour principe de leurs choix que l’orgueil dans le libre exercice de la volonté. === This paper proposes to analyse the theory of will in interaction with evil in Thomas
Aquinas’s thought. Evil is a privation of being, and being is identical to good. The will is an intellectual form of appetite, as well as the governor of lower faculties and of reason,
which is also its principle. Appetite is a movement towards the good of a nature; it is
therefore difficult to accept that will could elect its opposite, which is evil. Plato’s thesis
consisting of attributing the will towards bad to ignorance is discarded, because Thomas’s
explanation concerns the consent towards evil witch is known. Now, if evil can be wanted,
we cannot want it without referring it to good. In that way, free will, though having God
for principle, is the principle of the first bad choice. The comprehension of the problem has
to go through the division of that which belongs to the will’s exterior and to it’s interior. In
itself, an exterior act can be immoral, like stealing, but the good intentioned will that
choses this act then becomes evil, keeping nonetheless the merit of its good intention. The
bad choice is sometimes attributable to ignorance, but since we do not always ignore evil,
we have to accuse a certain weakness in the will for not being able to fulfill its nature.
When it repeatedly acts weakly towards evil, it makes itself available for the mischievous
habitus, and it then, on its own, searches the evil act. None of these principles, though, can
apply to the original man or for the devil. They will not have any other principle for their
choice than that of pride in the free exercise of their will.
|