Summary: | Les antipsychotiques (APs) sont fréquemment prescrits pour les troubles comportementaux associés à la démence. Or, ces produits ont fait l'objet de trois mises en garde (2002, 2004, 2005) en raison d'une augmentation du risque d'événement cérébrovasculaire et de décès.
L’objectif de ce mémoire est d’évaluer l'utilisation d’APs dans la population de personnes âgées démentes vivant à domicile, et de déterminer l’effet des mises en garde sur les profils observés.
Une cohorte rétrospective de 10,969 personnes âgées démentes ayant débuté un traitement par AP entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2009 fut identifiée à partir des banques de données de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ). Des séries chronologiques segmentées ont permis de quantifier l’effet des mises en garde sur l'utilisation d’APs. L'effet de la mise en garde de 2005 sur les caractéristiques des patients traités ainsi que sur les profils d'utilisation (dose et durée) a été évalué, respectivement par des modèles de régression logistique et de régression linéaire multivariés.
Le taux délivrance d'APs atypiques a augmenté au cours du temps jusqu'à la mise en garde de 2005 pour ensuite diminuer de 8.96% (IC 95% : -11.91% – -6.02%). L'analyse par produit a révélé la même tendance pour la rispéridone, le seul AP approuvé au Canada pour les personnes âgées démentes. En revanche, le taux de délivrance de quétiapine, qui est hors-indication, a continué d'augmenter. Le taux d'initiation de traitement par APs a cependant diminué au cours du temps pour tous les produits. Les mises en garde ne semblent pas être associées avec un changement dans les caractéristiques des patients traités, ni avec les doses et durées d’utilisation.
Le manque d'efficacité des mises en garde est probablement en partie lié à l'absence d'alternatives thérapeutiques pour le traitement des troubles psychologiques et comportementaux chez les patients atteints de démence. === Antipsychotics (APs) are frequently prescribed for the management of behavioural and psychological symptoms of dementia (BPSD). However, three safety warnings have been issued (2002, 2004 and 2005) due to an increased risk of cerebrovascular event and mortality.
The aim of this thesis was to evaluate AP usage in the population of community-dwelling elderly with dementia, and to determine the effect of safety warnings on usage patterns.
A retrospective cohort of 10,969 elderly with dementia who initiated an AP treatment between January 1st, 2000 and December 31st, 2009 was identified through in the databases of Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Segmented time series analysis was used to quantify the effect of safety warnings on AP dispensing rate. The effect of the 2005 warning on the characteristics of treated patients and on usage patterns (dose and duration) was evaluated, respectively through multivariate logistic and multiple linear regression models.
Atypical AP dispensing rates increased until the 2005 safety warning and decreased by 8.96% (95% CI: -11.91% – -6.02%) thereafter. Analysis by individual products yielded similar trends for risperidone, the only AP approved in Canada for elderly with dementia. However, usage of quetiapine, which is off-label, kept increasing. For all products, rate of treatment initiation decreased over time. Safety warnings did not seem to be associated with either changes in prescribed treatment dosage or duration, nor with prescription channeling toward lower risk patients. Apparent lack of efficacy of safety warnings is likely due, in part, to absence of effective treatment alternatives for BPSD.
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