Mémoire juive et espace urbain dans Dora Bruder et La Québécoite

Ce mémoire propose des lectures croisées de la mémoire urbaine dans Dora Bruder de Patrick Modiano et La Québécoite de Régine Robin. Les deux récits mettent en scène des narrateurs héritiers de la mémoire de la Shoah qui déambulent dans les villes de Paris et Montréal. La ville est espace d’inte...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Aubin, Julie
Other Authors: Nardout-Lafarge, Élisabeth
Language:fr
Published: 2011
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/5957
Description
Summary:Ce mémoire propose des lectures croisées de la mémoire urbaine dans Dora Bruder de Patrick Modiano et La Québécoite de Régine Robin. Les deux récits mettent en scène des narrateurs héritiers de la mémoire de la Shoah qui déambulent dans les villes de Paris et Montréal. La ville est espace d’intelligibilité dont les signes sont porteurs de sens à activer par l’observateur. À l’aide de la sémiotique de la ville (Benjamin) et des pratiques de la ville (De Certeau) et en tenant compte de la position particulière des narrateurs autour des enjeux du témoignage et de l’écriture, ce mémoire cherche à étudier comment la ville participe au déploiement d’une mémoire juive en même temps qu’elle contribue à son inévitable perte. La Deuxième Guerre mondiale a eu lieu en partie à Paris, qui en porte les traces dans une forte densité mémorielle, tandis que Montréal, ville diasporique où les événements ne se sont pas déroulés, accueille les mémoires écorchées qui se fixent d’une autre manière dans l’espace urbain. Dans les deux récits, l’espace urbain est nécessaire à la mise en texte de la rupture et de la perte, qui se dévoilent à la fois au niveau thématique (destruction urbaine, échecs répétés, perte identitaire) et formel (remise en question du récit, hybridité générique.) === This thesis offers crossed readings of urban memory in Dora Bruder from Patrick Modiano and La Québécoite from Régine Robin. Both stories depict narrators heirs of the Holocaust memory who roam the cities of Paris and Montreal. The city is a space of intelligibility whose signs are meaningful to the observer. Using the semiotics of the city (Benjamin), the practices of the city (De Certeau) and taking into account the specific position of both narrators on the issues of testimony and writing, this study seeks to explore how the city spreads the Jewish memory while at the same time contributing to its inevitable loss. The Second World War took partly place in Paris, which bears the traces in a high density of memory, while Montreal, a city where Holocaust events did not unfold, is hosting memories otherwise within its urban space. In both stories, the city is necessary to the writing of the breakdown and loss, which reveal themselves both in the background (urban destruction, repeated failures, loss of identity) and form (question of the story, generic hybridity.)