Des repères à la construction d'un chez-soi : trajectoires de mixité conjugale au Maroc

Cette thèse part du constat que le cadre théorique dont les sciences sociales disposent pour décrire l’expérience de mixité conjugale n’est pas adapté à la mouvance de la situation contemporaine. La plupart des théories qui ont été élaborées pour parler de cette expérience de rencontre se conjuguent...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Therrien, Catherine
Other Authors: Meintel, Deirdre
Language:fr
Published: 2010
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/4048
Description
Summary:Cette thèse part du constat que le cadre théorique dont les sciences sociales disposent pour décrire l’expérience de mixité conjugale n’est pas adapté à la mouvance de la situation contemporaine. La plupart des théories qui ont été élaborées pour parler de cette expérience de rencontre se conjuguent sous l’emprise de notions vieillies. En s’intéressant aux trajectoires de mixité conjugale dans le contexte du Maroc, cette thèse contribuera à développer un cadre conceptuel qui reflète la mouvance de la réalité contemporaine et ce, en posant les bases d’un habitus discursif valorisant, ce qui constitue l’originalité principale de ce projet de recherche. À partir d’un terrain ethnographique qui a placé l’anthropologie de l’expérience partagée et les récits d’expérience au cœur de la méthodologie de recherche, cette thèse dresse également un portrait ethnographique de la mixité conjugale au Maroc, ce qui a permis de documenter un sujet encore très peu exploré par les sciences sociales. Dans le cadre de cette thèse, la mixité conjugale a été appréhendée sous l’angle de la métaphore du voyage prolongé de Fernandez (2002), ce qui a contribué à dynamiser le cadre théorique entourant la mixité conjugale. En arrière-fond de cette thèse, une réflexion autour du concept de « home » (le chez-soi) suggère que le projet de construction de soi des individus contemporains qui négocient leur quotidien au croisement de références culturelles différentes (dont font partie les participants de cette recherche) n’est pas nécessairement synonyme de déracinement et de fragmentation, mais qu’il porte l’idée d’attachement et de cohérence. === This thesis is based on the premise that the theoretical framework used by social sciences to describe mixed couples experiences is no longer adapted to contemporary situations of mobility. Most theories that have been developed to describe this experience use concepts that are not adapted to the present. By focusing on the paths taken by mixed couples in the context of Morocco, this thesis will contribute to the development of a conceptual framework reflecting the phenomenon as it exists today. Furthermore, the originality of this project lies mainly in the fact that it offers a habitus discursif valorisant for mixed unions. Based on ethnographic field work that puts narratives of experience at the heart of its research methodology, this thesis also offers an ethnographic portrait of mixed couples in Morocco, a subject that has received little attention from social sciences. Mixed couples have been studied in the framework of this thesis from the angle of Fernandez’s (2002) prolonged travel metaphor, which has contributed to revitalizing the theoretical framework for looking at mixed couples. In the background of this thesis there is a reflection around the concept of « home » whereby the self-creation of contemporary individuals negotiating their daily lives at the crossroads of different cultural references (as is the case for the participants of this research) is not necessarily synonymous with uprooting and fragmentation but rather incorporates ideas of attachment and personal continuity.