L’instrumentalisation des opéras de Giacomo Puccini par le régime fasciste italien : le cas de Turandot

Ce mémoire porte sur l’instrumentalisation politique de la figure du compositeur Giacomo Puccini (1858-1924) et de ses œuvres, plus spécifiquement Turandot (1926), pendant la période fasciste en Italie (1922-1945). Il traite de la dichotomie entre tradition et modernité présente dans la propagande c...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Legault, Matilde
Other Authors: Benoit-Otis, Marie-Hélène
Format: Others
Language:fra
Published: 2021
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/25687
Description
Summary:Ce mémoire porte sur l’instrumentalisation politique de la figure du compositeur Giacomo Puccini (1858-1924) et de ses œuvres, plus spécifiquement Turandot (1926), pendant la période fasciste en Italie (1922-1945). Il traite de la dichotomie entre tradition et modernité présente dans la propagande culturelle fasciste, notamment dans la réappropriation du mythe de Puccini à la suite de son décès en 1924, puis de façon exacerbée dans l’utilisation politique de Turandot, plus particulièrement au moment de la création de l’opéra en 1926. Cette recherche repose sur l’étude de la presse italienne et des revues culturelles de l’époque afin d’analyser la manipulation du discours entourant la figure de Puccini. L’exploitation de son statut de compositeur national, le développement de son image d’homme du peuple et l’exaltation de son génie musical, vu à la fois comme universel et italien, ont permis aux représentants du régime d’héroïser Puccini selon les divers idéaux fascistes. Ultimement, ce mémoire vise à montrer comment Puccini a fait l’objet d’une récupération idéologique afin de favoriser un consensus populaire et une consolidation identitaire permettant la légitimation du pouvoir mussolinien. Ce cas de figure exemplifie les effets de la rhétorique et des mécanismes culturels d’une hégémonie totalitaire dans la vie musicale d’une nation. === This thesis explores the political appropriation of composer Giacomo Puccini (1858-1924) and his operas during the fascist period in Italy (1922-1945). It highlights the dichotomy created by the regime’s insistence on both tradition and modernity in its cultural propaganda, as mirrored in the reinterpretation of the myth surrounding Puccini after his death in 1924—particularly in the political use of Turandot after the opera’s 1926 premiere. Based on a detailed study of the Italian press of the time and of cultural magazines controlled by the regime, this research analyzes the manipulation of the discourse surrounding Puccini’s image in fascist Italy. Party members exploited Puccini’s myth by insisting on his status as a national Italian composer, his image as a man of the people, and his musical genius, considered as both universal and quintessentially Italian. Through this rhetoric, Puccini became a standard-bearer of fascist ideology, praised both as a composer of the great Italian opera tradition and as a highly modern creator. Ultimately, the aim of this thesis is to understand how Puccini was subjected to an ideological appropriation that legitimized fascist authority by fostering social consensus and establishing a strong Italian collective identity. Puccini’s case exemplifies the effects of a totalitarian regime’s rhetoric and cultural mechanisms on the musical life of a nation.