Summary: | Au Canada comme ailleurs, les peuples autochtones font preuve d’une grande résilience face à de nombreux problèmes de santé physique et psychosociale. Le traumatisme intergénérationnel issu de la colonisation passée et actuelle est vu comme l’une des explications de ces difficultés, additionné à un manque de services pour répondre aux déterminants du bien-être impliqués. Pour faire face à ces difficultés, des approches communautaires favorisant l’empowerment et l’autogouvernance sont recommandées. Des intervenants non-autochtones sont amenés à soutenir la mobilisation communautaire et leur apport peut être substantiel. Néanmoins, il apparait essentiel de décoloniser les interventions, notamment en procédant à une introspection sur sa propre présence et impact en contexte autochtone. En première partie, une analyse ethnographique sur mon processus comme jeune étudiante-chercheuse sera réalisée et permettra une analyse des sentiments, tensions, questionnements et réflexions qui ont façonné ce mémoire. Ensuite, les résultats d’analyse qualitative phénoménologique de cinq entrevues réalisées auprès d’intervenantes non-Inuit travaillant au Nunavik ou au Nunavut seront présentés. L’analyse de ces verbatim aura permis de faire ressortir des considérations de l’intervenante par rapport à elle-même et par rapport aux communautés, dans une perspective décoloniale. L’analyse qualitative inductive d’un groupe de discussion effectué auprès d’intervenantes Inuit sera ensuite présentée, permettant de valider certaines considérations. Cette étude aura permis d’appuyer l’importance de la connaissance de soi et de la reconnaissance des privilèges invisibles en lien avec l’histoire passée et actuelle de colonisation, de manière à répondre prioritairement aux besoins des communautés à travers l’établissement de relations de confiance significatives et maintenues dans le temps. === Aboriginal peoples are highly resilient to many physical and psychosocial health issues. Intergenerational trauma from past and current colonization is seen as one of the explanations for these difficulties, coupled with a lack of services to address the determinants of well-being involved. To address these challenges, community-based approaches that promote empowerment and self-governance are recommended. Non-Aboriginal stakeholders are involved in supporting community mobilization and their contribution can be substantial. Nevertheless, it seems essential to decolonize interventions, particularly by carrying out an introspection on one's own presence and impact in an indigenous context. In the first part, an ethnographic analysis of my process as a young student-researcher will be carried out and will allow an analysis of the feelings, tensions, questions and reflections that shaped this thesis. Then, the results of phenomenological qualitative analysis of five interviews conducted with non-Inuit stakeholders working in Nunavik or Nunavut will be presented. The analysis of these verbatim will have made it possible to highlight the speaker's considerations in relation to themselves and in relation to the communities, from a decolonial perspective. The inductive qualitative analysis of a focus group conducted with Inuit stakeholders will then be presented, validating some considerations. This study will have supported the importance of self-knowledge and the recognition of invisible privileges of non-aboriginal people in relation to past and current history of colonization, in order to meet the needs of communities as a priority through the establishment of meaningful and lasting trust-based relationships.
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