Morsures canines et expositions à la rage au Nunavik : épidémiologie, gestion et différences liées à l'âge

Au Nunavik, la rage du renard arctique demeure endémique et les morsures de chiens représentent une source importante d’exposition humaine. Cependant, nous disposons de peu de données probantes pour guider les stratégies de gestion et de prévention dans ce contexte socio-culturel assez particulier....

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Mediouni, Sarah
Other Authors: Ravel, André
Language:fra
Published: 2020
Subjects:
dog
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/23587
https://orcid.org/0000-0003-2026-5623
Description
Summary:Au Nunavik, la rage du renard arctique demeure endémique et les morsures de chiens représentent une source importante d’exposition humaine. Cependant, nous disposons de peu de données probantes pour guider les stratégies de gestion et de prévention dans ce contexte socio-culturel assez particulier. Dans la présente étude, nous analysons les données de signalements des morsures animales déclarées à la direction de santé publique du Nunavik (DSPN) de 2008 à 2017 en tenant compte du contexte spécifique et global ainsi que des différences entre les enfants et les adultes dans le but d’extraire les informations utiles pour le contrôle, la gestion et la prévention des morsures animales, particulièrement canines, et des expositions à la rage. Sur les dix ans, 320 signalements ont été rapportés avec une augmentation importante dans les déclarations à partir de 2012. Plus de 90% des cas ont impliqué un chien. L’incidence cumulative annuelle a été plus élevée que celle rapportée ailleurs au Canada et aux États-Unis. La distribution spatiale des cas d’exposition humaine potentielle à la rage ainsi que les cas de rage animale étaient variables entre les villages de la baie d’Hudson et ceux de la baie d’Ungava. Deux profils de victimes sont ressortis à travers les analyses, à savoir les enfants de moins de 15 ans qui étaient plus souvent exposés au niveau de la tête et du cou et dans un contexte de jeu et les jeunes adultes de sexe masculin, plus souvent exposés au niveau des extrémités supérieurs et à travers des activités telle que le mushing ou la chasse. Ces différents patrons d’expositions seraient importants à considérer et à cibler dans les stratégies de prévention. Durant la période d’étude, 15 animaux rabiques ont été identifiés. Bien que le taux de positivité ait été plus élevé parmi les animaux sauvages, 60% des expositions humaines confirmées à la rage ont impliqué des chiens. Les résultats de cette étude démontrent l’importance de considérer les morsures canines en tant qu’enjeu prioritaire de santé publique au sein des communautés Inuit du Nunavik et soulignent le besoin d’adopter des approches préventives adaptées au contexte. === In Nunavik, arctic fox rabies is still endemic and dog bites represent a considerable source for human exposure, nevertheless, we are lacking scientific evidence to guide management and prevention strategies in this particular socio-cultural context. In the present study, we analyze cases of declared animal bites that were reported to the Nunavik Regional Health Board (NRHB) from 2008 to 2017, taking into account the specific and global context, as well as the differences between children and adults in order to retrieve accurate, contextual and reliable information to guide future control and prevention strategies. Over the ten year period, 320 cases of animal related injuries were reported with an important increase during the study period. Over 90% of these cases involved dogs. The annual incidence was higher than previously reported in other regions in Canada and the United States (US). The spatial distribution, for potential human exposures to rabies as well as animal rabies cases, was different between the villages of Hudson Bay and Ungava Bay. Two main victim profiles have emerged through the analysis, namely children under 15 years old (y/o) who were most likely to be exposed in the head and neck, mostly during play and young male adults through activities such as mushing and hunting; these differences should be considered and targeted in prevention strategies as risk factors. During the study period, 15 rabid animals were identified. Although positivity rate was higher among wildlife, most confirmed human exposures occurred with a dog (60%). These results sustain the importance of dog bites as a public health issue in Inuit communities of Nunavik and highlight the need for preventive approaches that are adapted to the context.